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Dispensation à l’unité : comment faire ?
La DAU peut être exigée ou simplement demandée aux pharmaciens. Les conditions de sa réalisation sont définies mais il reste à la mettre en application de manière sécurisée dans les officines. Rappels et conseils avec Laëtitia Henin-Hible, présidente de Pharma Système Qualité (PHSQ).
Peut-on déconditionner les médicaments ?
Le déconditionnement consiste à extraire les médicaments de leur conditionnement primaire. Largement pratiqué dans le cadre de la préparation des doses à administrer (PDA), il n’est ni autorisé ni interdit de manière explicite en France. Les agences régionales de santé, qui émettent des préconisations de bonne pratique de la PDA, lient cette possibilité à une exigence de conservation (pas de déconditionnement au-delà de sept jours) et de traçabilité (mentions du numéro de lot et de la date de péremption sur le nouveau conditionnement). S’il n’y a pas déconditionnement – ce qui semble être l’option à privilégier –, l’une des solutions adaptées est d’utiliser des gammes de blisters prédécoupés ou unitaires portant chacun mention des indications de traçabilité. La plupart des laboratoires de génériques en proposent, mais les références restent limitées.
Troisième possibilité, certainement la plus usitée, celle d’une dispensation plaquette par plaquette ou par découpage des blisters pour obtenir la quantité nécessaire. « Il faut s’assurer qu’en prélevant des médicaments dans des boîtes différentes, celles-ci comportent le même numéro de lot », souligne Laëtitia Henin-Hible, présidente de Pharma Système Qualité (PHSQ) et titulaire en Ille-et-Vilaine. Lorsque le pharmacien délivre les dernières unités de médicaments d’une boîte, elles sont remises avec cette dernière. Hormis ce cas, pour toutes les configurations évoquées, un suremballage est néanmoins nécessaire. « Outre qu’il ne correspond pas à une démarche écoresponsable, il ne doit pas être à la charge financière des officines mais de l’Assurance maladie ou des laboratoires qui commercialisent les molécules concernées », considère la présidente de PHSQ.
Quelle obligation d’information ?
Pas moins de dix mentions doivent figurer sur l’étiquette, dont la dénomination du médicament, son numéro de lot de fabrication ou encore le nombre d’unités effectivement délivrées. De plus, une notice est imprimée et remise au patient. « Pour plus de facilité, peut-être cela pourrait-il être effectué sous la forme d’un QR Code ? » s’interroge Laëtitia Henin-Hible.
Quelles classes thérapeutiques sont ciblées ?
Tous les antibiotiques sont concernés. En outre, la dispensation à l’unité (DAU) peut être rendue obligatoire ou possible pour un médicament en particulier pour des raisons de tension d’approvisionnement.
Où réaliser la DAU ?
Elle est effectuée au comptoir ou dans un espace en back-office, par exemple le préparatoire. Cela nécessite de l’expliquer aux patients. « S’ils ont l’habitude d’attendre avant d’être servis, ils ne sont pas encore tous prêts à patienter davantage pour cette dispensation particulière qui prend plus de temps. » Selon la pharmacienne, il serait bénéfique que, dans ce cas, les ordonnances soient transmises en amont à l’officine.
Combien cela rapporte ?
La facturation s’effectue selon les mêmes modalités que celles appliquées pour les stupéfiants. La quantité d’unités de médicaments délivrés y est mentionnée. Cette rémunération s’élève à 1 € TTC dans la limite d’un plafond annuel de 500 € TTC (majoration en outre-mer). L’Assurance maladie a versé 1,4 million d’euros aux pharmaciens pour avoir effectué la DAU en 2024, contre 0,8 million d’euros l’année précédente.
Quelles procédures seraient à mettre en place ?
Une procédure qualité pourrait porter notamment sur la gestion des rompus, le suivi de la traçabilité des lots par le logiciel de gestion officinal (LGO) ou encore la facturation des médicaments à l’unité. « Le LGO doit être en capacité de gérer des boîtes entamées », estime Laëtitia Henin-Hible.
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