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Déserts médicaux : des députés de LFI à LR pressent Lecornu de réguler l’installation des médecins
Un collectif transpartisan d’élus, de gauche comme de droite, appelle le gouvernement à inscrire rapidement au Sénat la proposition de loi visant à encadrer l’installation des médecins, déjà adoptée en mai à l’Assemblée nationale. Objectif : mettre fin à une liberté d’installation jugée incompatible avec la lutte contre les déserts médicaux.
Réunis à Laval lundi 15 septembre, des députés allant de La France insoumise (LFI) aux Républicains (LR) ont interpellé Sébastien Lecornu. Deux jours plus tôt, le Premier ministre avait annoncé vouloir faire de l’accès aux soins « une grande priorité nationale » et promis, d’ici 2027, la création d’un réseau de maisons France Santé. Chaque Français devrait ainsi bénéficier d’une offre de soins à moins de 30 minutes de son domicile.
Si cette annonce « va dans le bon sens », elle ne saurait suffire à enrayer les inégalités territoriales, selon Guillaume Garot (PS, Mayenne), initiateur de la démarche transpartisane : « La question est de savoir comment rendre cette promesse effective. La réponse passe par une meilleure répartition des forces médicales et donc par la régulation de l’installation des médecins. »
Un texte adopté à l’Assemblée mais bloqué au Sénat
La proposition de loi, adoptée en mai dernier malgré l’opposition du gouvernement Bayrou et des syndicats de médecins libéraux, vise à conditionner l’installation des nouveaux praticiens à un avis préalable des agences régionales de santé (ARS).
Zones en tension : autorisation donnée de droit.
Zones mieux pourvues : installation possible uniquement en remplacement d’un médecin partant.
Pour ses promoteurs, ce mécanisme s’inspire des règles déjà appliquées aux pharmaciens, infirmiers ou sages-femmes, professions pour lesquelles la régulation territoriale est la norme depuis des années.
Pharmaciens déjà familiers de la régulation
Cette proposition trouve un écho particulier dans le réseau officinal. Les pharmaciens, soumis depuis 1941 à une carte sanitaire stricte, savent que la régulation garantit une couverture homogène du territoire. Avec 20 414 officines recensées fin 2024 (Drees), dont 99 % des Français disposent d’une pharmacie à moins de 10 minutes, l’exemple est souvent cité par les parlementaires favorables à une régulation médicale.
À l’inverse, la démographie médicale poursuit son déséquilibre : selon le Conseil national de l’Ordre des médecins, plus de 7 millions de Français vivent dans un territoire sous-doté, et 11 % de la population n’a pas de médecin traitant déclaré.
« Un appel solennel » aux sénateurs
Aux côtés de Guillaume Garot, le député LFI Hadrien Clouet et le LR Xavier Breton ont appelé à une mobilisation rapide : « Nous lançons un appel solennel au gouvernement comme à nos collègues sénateurs, pour inscrire notre loi transpartisane à l’ordre du jour du Sénat aussi rapidement que possible. »
Reste à savoir si l’exécutif, désormais conduit par Sébastien Lecornu, acceptera d’aller à rebours d’une liberté d’installation défendue de longue date par les médecins libéraux et par ses propres prédécesseurs.
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