Carrément pas d’accord

Mercredi 12 août 2015. Torpeur de l’été, une oreille distraite sur l’actualité. Jusqu’au débat du jour de l’émission Carrément Brunet sur RMC. « Il faut casser le monopole des pharmacies pour faire baisser les prix… Je conteste que la grande distribution n’ait pas le droit d’engager des pharmaciens… Le vieux métier doit craquer. » Pascal Perri, l’animateur, ne ménage pas ses efforts pour créer la polémique.

Pendant une heure vont s’exprimer et s’affronter têtes d’affiche de la profession et vice-président de l’Autorité de la concurrence. L’idée n’est pas ici de résumer la teneur du débat en quelques lignes. Sans surprise, chacun campe plus ou moins sur ses positions, tandis qu’un compteur en temps réel du nombre de boîtes de médicaments vendues rythme l’émission. Histoire de bien montrer à quel point les dépenses sont énormes. Le ton prend parfois une tournure agressive : « Vous avez le même discours que toutes les autres professions réglementées dès qu’il s’agit de toucher à votre monopole. » Des saillies qui ont aussi pour but d’inciter les auditeurs à voter pour donner leur avis. Et là, surprise, les efforts de bateleur ne sont que coup d’épée dans l’eau.

Il faut casser le monopole des pharmacies pour faire baisser les prix ? Plus de 75 % des auditeurs ne sont « carrément pas d’accord ».

Dans le domaine de la santé, la chose la plus importante est de répondre aux besoins et aux attentes de la population. Pas de lui imposer au forceps ce qu’elle ne réclame pas.