Au milieu du reste

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Publié le 29 mai 2010
Par Laurent Lefort
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J’y pense et puis j’oublie… » Au milieu du reste, l’échéance du 24 avril est tout bonnement passée à la trappe. Selon le décret relatif à l’exécution des préparations, paru au JO du 24 octobre dernier, c’était la date butoir pour demander l’autorisation de continuer à réaliser des prép’ à partir de substances dangereuses. Hyperdangereuses, même. Jugez plutôt : acide salicylique, alcool… Dominique Martin-Privat, présidente de la Société des officinaux sous-traitant des préparations, avait pourtant tiré la sonnette d’alarme dès novembre 2009 dans les colonnes du Moniteur. Sans pilon de cristal, elle prédisait que la quasi-totalité des pharmacies devaient être accréditées si l’on prenait le texte au pied de la lettre. Le propos n’est pas de renier la sécurité. Ni de dire qu’empêcher nombre de pharmacies de réaliser leurs préparations va les plonger dans un préjudice économique irréparable. Simplement d’être cohérents. On ne peut pas, en pleine hystérie grippale, quand cela arrangeait tout le monde, demander à toutes les officines de réaliser des préparations pédiatriques, et quelques mois plus tard interdire aux mêmes de mélanger une pauvre poudre avec une crème. On ne peut pas en avoir plein la bouche du « cœur de métier » et balayer en un tournemain l’une de ses composantes historiques. Au milieu du reste, c’est la goutte d’eau distillée qui fait déborder le mortier.

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