Assises du maillage : quand la pharmacie sort de ses murs

Dans de nombreux territoires, l’accès à une officine est devenu un enjeu critique. Pour y répondre, la pharmacie de demain devra miser sur la souplesse, la coopération et l’innovation. Le Livre blanc propose plusieurs solutions concrètes pour répondre à ces défis, en esquissant une officine plus mobile, plus connectée et plus collaborative.

Les antennes de pharmacie

Instituées par la loi Valletoux de 2023 et actuellement en cours d’expérimentation, les antennes de pharmacie permettent d’élargir l’accès aux médicaments sur des territoires sous-dotés, sous la supervision d’un pharmacien à distance. Une solution prometteuse qui peine pourtant à se déployer. Le Livre blanc préconise d’assouplir les règles d’implantation et de reconnaître l’antenne comme une filiale juridique et fiscale de l’officine principale. La présence sur place serait assurée par un préparateur, en lien permanent avec un pharmacien référent. Ce modèle pourrait aussi séduire les jeunes diplômés, notamment grâce à une meilleure valorisation financière des stages en zone rurale. De quoi renforcer la présence officinale sur tout le territoire.

Des pharmacies itinérantes

Dans certains territoires, aucune présence officinale pérenne n’est envisageable. La solution ? Créer des pharmacies itinérantes. À bord d’un véhicule sécurisé, une équipe officinale se déplacerait chaque semaine sur des points prédéfinis, pour délivrer médicaments, conseils et dispositifs de santé. Le stock serait restreint mais suffisant pour répondre aux besoins essentiels, avec une priorité donnée aux personnes isolées ou à mobilité réduite. Un cadre réglementaire dédié garantirait la sécurité et la qualité du service.

Le pharmacien, acteur de l’aménagement du territoire

Et si le pharmacien devenait un acteur intégré aux politiques territoriales de santé et de développement local ? Le Livre blanc du Moniteur des pharmacies propose de renforcer les liens entre pharmacies et collectivités via un meilleur partage d’informations et une intégration des objectifs sociaux, environnementaux et interprofessionnels. Une bourse nationale des territoires en tension viendrait mettre en relation les jeunes pharmaciens et les zones prioritaires, avec à la clé des primes modulables telles qu’une aide au logement.

Partager pour mieux soigner

Enfin, le modèle officinal doit évoluer vers plus de coopération. Le Livre blanc imagine un réseau interconnecté, capable de mutualiser ressources humaines et équipements. Un pharmacien adjoint ou un responsable administratif pourrait ainsi travailler pour plusieurs officines, selon les besoins. Le matériel, lui aussi, pourrait être partagé – à l’image robots de préparation des doses à administrer. Mieux encore : des hubs officinaux intercommunaux verraient le jour, associant logistique, télépharmacie et coordination avec les services à domicile (hospitalisation à domicile, services de soins infirmiers à domicile, etc.).

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