A fleurets mouchetés

Un échange de propos sans agressivité excessive certes. De là à dire qu’il cherchait à épargner l’« adversaire »… Le ministre de la Santé et de la Prévention avait fait lui-même le déplacement à la 34^e journée de l’Ordre national des pharmaciens, lundi 21 novembre. Lors de sa traditionnelle allocution, Carine Wolf-Thal, présidente du conseil national, n’a pas hésité à faire part des inquiétudes de la profession, notamment quant à la révision de la directive européenne sur le médicament à usage humain et au risque de « déstabilisation de notre modèle pharmaceutique ». « La sécurisation de la chaîne du médicament passe aussi par la sérialisation », lui a rétorqué François Braun, pour qui il s’agit par ailleurs « d’un enjeu très fort de crédibilité aux yeux de nos partenaires européens ».

Autre sujet de tension : la refonte du code de déontologie. Le précédent ministre de la Santé, Olivier Véran, s’était engagé pour une publication cet été, mais ce code est toujours en errance. « Le ministère s’était mis en capacité de publier le projet de réforme en 2022 mais visiblement le texte était incomplet et vous m’aviez indiqué en août dernier qu’il ne vous convenait pas tout à fait. Vous sollicitiez un délai complémentaire que je vous ai accordé », a répondu le ministre, histoire de renvoyer les pharmaciens dans leurs cordes. Enfin, sollicité sur l’élargissement des compétences des biologistes médicaux via un statut de biologiste référent, François Braun n’a plus jugé utile de mâcher ses mots. Pour lui, le mouvement de grève est tout bonnement « contestable sur le plan déontologique » et « la mise en danger de la continuité des soins en fermant les laboratoires et en renvoyant les patients sans accompagnement vers les hôpitaux, inadmissible ».

L’impression laissée par cette discussion par discours interposés ? Au mieux du « donnant-donnant », au pire un crispant « Balayez donc devant votre porte ».