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- 16 août 2025 : 9 pharmacies sur 10 pourraient avoir baissé le rideau
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16 août 2025 : 9 pharmacies sur 10 pourraient avoir baissé le rideau
Le chiffre seul résume l’ampleur du choc : 92 % des officines françaises ferment leurs portes ce samedi 16 août, selon un sondage réalisé les 12 et 13 août auprès de 4 500 pharmacies, dont 58 % non adhérentes à l’USPO. Dans certains départements, la fermeture sera totale.
Derrière le pourcentage de 92 %, une réalité : la mobilisation des pharmaciens transcende les clivages syndicaux et s’appuie sur une unité suffisamment rare pour être soulignée dans la profession. À l’origine de la colère : l’arrêté du 6 août 2025 qui abaisse brutalement les plafonds de remises commerciales sur les médicaments génériques.
« Dans certains départements comme le Territoire de Belfort, 45 officines sur 47 fermeront, alors que nous n’avons que deux adhérents dans ce secteur », souligne Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « La mobilisation et la colère générale dépassent largement les appartenances syndicales. »
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), par la voix de son président, Philippe Besset, adopte une ligne légèrement différente mais converge sur le fond :
« Initialement, nous avions décidé en intersyndicale de mener une grève des gardes et de la permanence des soins. La fermeture du 16 août est née localement, notamment à Nice, puis s’est propagée comme une traînée de poudre. J’ai choisi de la soutenir parce que le message est fort, à condition que l’accès aux médicaments reste garanti dans un périmètre raisonnable. »
Pour Philippe Besset, le mouvement est comparable « à un moment de type gilets jaunes » : spontané, viral, relayé par les réseaux sociaux, mais porteur d’un signal politique que le gouvernement ne peut ignorer.
Une mobilisation stratégique
L’appel à la fermeture est pensé comme une démonstration de force et un signal d’alerte adressé au gouvernement. Il vise à obtenir la suspension immédiate de l’arrêté, avant l’ouverture des discussions budgétaires de l’automne.
En coulisses, les soutiens politiques se multiplient. l’ancien président de la République, François Hollande, a directement appelé Pierre-Olivier Variot pour lui assurer que « le groupe socialiste porterait des amendements » si la réforme était maintenue.
Et après le 16 août ?
Si le gouvernement ne cède pas, la grève des gardes pourrait devenir illimitée dès septembre, assortie « d’actions inédites » capables de perturber l’ensemble de la chaîne du médicament.
« L’unité syndicale est exceptionnelle. Elle doit durer au-delà du 16 août », insiste Philippe Besset. « Mais il nous faut aussi rester responsables : interpeller le public, oui, mais sans jamais mettre en danger l’accès aux traitements, j’insiste sur ce point. »
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