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Quelles sont les cinq principales causes des dépenses de santé ?
Hospitalisations, santé mentale, maladies cardiovasculaires, cancers et traitements chroniques pèsent à eux seuls plus de 70 % des dépenses de l’Assurance maladie. Décryptage des causes médicales et économiques.
Les dépenses de santé restent concentrées sur quelques postes majeurs, reflet à la fois de l’épidémiologie nationale et de l’organisation du système de soins. Selon le rapport Charges et produits 2025, cinq grands postes représentent 137 milliards d’euros, soit plus des deux tiers des 190,3 milliards d’euros remboursés en 2022 par les régimes d’assurance maladie.
1. Les hospitalisations hors pathologies repérées : 41,3 milliards d’euros (22 % des dépenses)
Ces dépenses regroupent toutes les prises en charge hospitalières qui ne relèvent pas d’une affection chronique ou d’un épisode pathologique spécifique repéré par la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam). Elles incluent des motifs variés : actes chirurgicaux programmés, urgences, infections aiguës ou traumatismes.
Pourquoi ? La prédominance des soins hospitaliers s’explique par le recours fréquent aux établissements pour des actes techniques et des prises en charge non programmées. Cette catégorie demeure la première en volume de dépenses, en dépit des politiques de réduction des séjours.
2. Santé mentale et traitements psychotropes : 26,2 milliards d’euros (14 %)
Ce poste regroupe les hospitalisations psychiatriques, les prises en charge ambulatoires et la consommation chronique de psychotropes. Deux tiers des dépenses concernent directement les maladies psychiatriques.
Pourquoi ? L’explosion des troubles anxiodépressifs, le poids des hospitalisations longues et la faible structuration des soins de ville en psychiatrie expliquent ce coût élevé. L’Assurance Maladie alerte sur l’augmentation des prescriptions chez les jeunes adultes.
3. Maladies cardiovasculaires (MCV) : 26,1 milliards d’euros (14 %)
Les MCV (insuffisance cardiaque, AVC, infarctus, artériopathies) restent un poste lourd, porté par la prise en charge hospitalière des événements aigus et les soins au long cours.
Pourquoi ? Le vieillissement de la population, la polymédication et la gestion des risques cardiovasculaires alimentent une dépense stablement élevée.
L’Assurance maladie mise sur la prévention et la coordination ville-hôpital pour contenir cette charge.
4. Cancers : 24 milliards d’euros (13 %)
L’ensemble des cancers en phase active de traitement a généré 21,6 milliards d’euros de dépenses, auxquels s’ajoutent 2,4 milliards pour les cancers en surveillance.
Pourquoi ? Les innovations thérapeutiques (immunothérapies, biothérapies), les hospitalisations et les soins de suivi expliquent cette dépense, en progression ces dernières années malgré des politiques de dépistage renforcées.
5. Traitements chroniques du risque cardiovasculaire : 19 milliards d’euros estimés
Bien qu’agrégés dans plusieurs postes, les traitements chroniques, notamment des risques cardiovasculaires, diabète, insuffisance rénale et maladies respiratoires représentent environ 59 % des dépenses soit 112 milliards d’euros, selon l’Assurance maladie. Le traitement médicamenteux préventif occupe une part croissante.
Pourquoi ? Ces pathologies liées à l’âge et aux modes de vie nécessitent une prise en charge au long cours, souvent peu hospitalière mais coûteuse en soins ambulatoires.
Ces cinq postes concentrent des pathologies majeures, dont le coût est alimenté par trois moteurs : le vieillissement démographique, l’innovation thérapeutique (notamment anticancéreuse) et une organisation du système de soins encore très hospitalo-centrée.
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