Proches aidants : se défaire des clichés

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Proches aidants : se défaire des clichés

Publié le 6 octobre 2023
Par Matthieu Vandendriessche
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La 14e Journée nationale des aidants se tient ce vendredi 6 octobre. C’est l’occasion d’une sensibilisation aux difficultés rencontrées par les proches aidants, qui seraient près de 10 millions en France. Et de battre en brèche certaines idées reçues.

Les préjugés sont nombreux autour des aidants notamment quant à la façon dont ils vivent ce statut. Or, il est essentiel d’avoir en tête à l’officine que les aidants ne sont pas tous en situation de détresse. Ils peuvent tout à fait bien vivre leur situation. De même, les niveaux d’implication et de souffrance ne sont pas forcément corrélés.

Cependant, les aidants peuvent avoir besoin de soutien au-delà de la période durant laquelle ils se sont impliqués. Presque tous, si l’on en croit le premier Baromètre national des anciens aidants lancé par l’association Avec nos proches. Près de 9 anciens aidants sur 10 disent présentés des soucis de santé. Des effets qui peuvent se faire sentir plus de dix ans après la fin de l’accompagnement d’un proche. Des troubles du sommeil se manifestent dans 21 % des cas. De plus, les proches aidants reportent ou renoncent aux soins faute de temps ou de considération de leur propre santé. Et les problèmes de santé antérieurs peuvent s’aggraver.

Ces aidants peuvent l’être aussi dès leur plus jeune âge. Ainsi 13 % des jeunes âgés de 16 à 25 ans s’identifient comme aidants selon une enquête menée auprès de 3 000 jeunes par la Macif en collaboration avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), rendue public début octobre. Cela représenterait près d’un million de jeunes en France. Ces aidants déclarent accompagner un parent (32 %), un grand-parent (18 %) ou un conjoint (17 %). Pour ces jeunes, l’aide la plus fréquemment apportée porte sur les tâches ménagères (avec dans 70 % des cas une intervention plurihebdomadaire), les soins à la personne (54 % des réponses), la veille ou la sécurisation de la personne aidée (43 %), l’aide à la mobilité (40 %) et la réalisation ou le suivi des soins médicaux (33 %). La moitié environ des jeunes aidants reconnaissent subir la charge mentale et le fardeau de leur situation. Un tiers d’entre eux estiment être en moins bonne santé que les jeunes de leur âge avec fatigue physique, troubles du sommeil, perte ou prise de poids, problème de dos, consommation accrue d’alcool et de stupéfiants.

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