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Médecins volontaires : 200 € par jour pour renforcer les zones rouges
Le dispositif de renfort médical entre en application dès cette semaine dans 151 intercommunalités classées « zones rouges ». Annoncée au printemps par François Bayrou, cette mesure traduit le choix du gouvernement d’un volontariat indemnisé plutôt que d’une régulation contraignante de l’installation médicale. Un pari politique autant que sanitaire.
Désormais les médecins généralistes pourront intervenir jusqu’à deux jours par mois dans les territoires identifiés comme prioritaires.
« Dès la semaine prochaine, cette mesure deviendra réalité et apportera une réponse concrète et immédiate aux Français qui, trop souvent encore, peinent à trouver un médecin », affirme le communiqué officiel.
Le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, se déplace aujourd’hui dans les Landes pour expliciter la mise en œuvre d’un dispositif pensé comme le signal fort du « pacte contre les déserts médicaux ».
151 intercommunalités ciblées
Ces renforts concernent 151 intercommunalités, réparties principalement dans le centre et le sud-ouest du pays, en dehors des zones littorales. Le choix de ce maillage n’est pas neutre : il correspond à des territoires où la densité médicale est structurellement faible, et où les inégalités d’accès aux soins se sont creusées.
Environ 2,5 millions de patients sont concernés. Le dispositif repose sur des médecins en exercice, appelés à consacrer une part limitée de leur activité pour répondre à la pénurie locale.
Le volontariat comme ligne de crête
Clé de voûte de la réforme : une indemnisation de 200 € par jour, en plus des honoraires liés aux consultations. L’État s’appuie ainsi sur une logique d’incitation plutôt que de coercition. Ce choix tranche avec l’hypothèse initialement évoquée par François Bayrou d’une obligation ponctuelle de service territorial. L’exécutif a reculé face au refus massif exprimé par la profession.
La mesure met en évidence une ligne de crête : assurer une réponse rapide aux besoins des patients, sans heurter le corps médical attaché à la liberté d’installation.
Un compromis fragile
Pour plusieurs élus, ce dispositif n’a rien de pérenne. Guillaume Garot, député socialiste de la Mayenne, a dénoncé dès juin « un volontariat aléatoire » qui « ne peut en rien remplacer des réponses de fond ». Les partisans d’une régulation plus stricte de l’installation y voient une occasion manquée d’imposer une solidarité obligatoire entre territoires.
En réalité, le gouvernement joue la carte du pragmatisme : apporter une solution visible à court terme dans les « zones rouges », tout en différant le débat plus conflictuel sur la régulation. La question reste ouverte : la solidarité volontaire suffira-t-elle à infléchir durablement les inégalités d’accès aux soins, ou faudra-t-il franchir le pas d’une contrainte assumée ?
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