Le pharmacien référent en Ehpad

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Publié le 21 janvier 2023
Par Matthieu Vandendriessche
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C’est une mission essentielle déjà exercée par de nombreux pharmaciens dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Le pharmacien référent organise et sécurise le circuit du médicament entre l’officine et l’établissement.

PRINCIPE

La mission de pharmacien référent est introduite par la loi HPST du 21 juillet 20091. Elle est confirmée dans le Code de la santé publique2. Le pharmacien d’officine peut assurer cette fonction pour un Ehpad sans pharmacie à usage intérieur (PUI) ou s’il n’est pas membre d’un groupement de coopération sanitaire (GCS).

La mission consiste à concourir à la bonne gestion et au bon usage des médicaments destinés aux résidents3.

Le pharmacien référent peut être titulaire d’officine ou adjoint. En général, il est celui qui approvisionne l’établissement en médicaments, le plus souvent sous forme de préparations des doses à administrer (PDA).

CIBLE

Environ 600 000 résidents sont hébergés dans près de 7 300 Ehpad. Parmi eux, 44,5 % sont des structures publiques, 31,5 % des structures associatives et 24 % des structures privées4.

FONCTIONS

Le pharmacien référent n’est pas un prestataire de l’établissement. Il est intégré à un travail d’équipe interprofessionnelle. A ce titre et sur demande, il a accès aux dossiers médicaux des patients (poids, taille, clairance de la créatinine, allergies, etc.). Il n’y a pas de liste exhaustive de ses missions. Il définit son implication en lien avec le directeur de l’établissement et le médecin coordonnateur. Ses interventions seront précisées dans la convention qui lie l’officine et l’établissement. Selon une expérimentation lancée en 20093, le pharmacien référent :

– vérifie les posologies, contre-indications et interactions médicamenteuses pour les traitements délivrés ;

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– dans chaque classe pharmacothérapeutique, contribue à établir la liste des médicaments à prescrire de manière préférentielle ;

– est chargé de mettre en place la transmission des prescriptions des résidents vers l’officine ;

– participe aux réunions de coordination des soins menées par le médecin coordonnateur ;

– est chargé de la formation et de l’information des professionnels de santé intervenant en Ehpad sur les nouveaux traitements ;

– gère les médicaments non utilisés et vérifie les lots périmés.

De plus, selon certaines préconisations5, le pharmacien référent :

– est en charge des conditions de stockage des médicaments thermosensibles avec vérification tracée de la température des enceintes réfrigérées ;

– définit les modalités de conservation et la durée d’ouverture des médicaments conditionnés en flacon ;

– élabore avec le médecin coordonnateur la liste des dotations en médicaments pour les besoins urgents.

Il peut être impliqué dans la promotion de la vaccination ou encore la limitation de la consommation des psychotropes et neuroleptiques.

RÉMUNÉRATION

Aucune rémunération spécifique n’est actuellement attribuée pour cette mission. Elle était fixée à 0,35 € par résident et par jour lors d’une expérimentation lancée en 20093. Un montant qui, pour être plus en phase avec le travail fourni, devrait avoisiner 0,50 €6.

Sources : 1 Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires ;

2 Article L. 5126-10 ;

3 Circulaire DGAS/2C/DSS/1C/CNSAlCnamts/2009/340 du 10 novembre 2009 ;

4 Uni Santé, « Panorama des Ehpad 2021 » ;

5 Guide de l’agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, mars 2017 ;

6 Union nationale des pharmacies de France, livre blanc pour une PDA maîtrisée et sécurisée en Ehpad, juin 2015.