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Déficit hospitalier : un gouffre de 3 milliards d’euros en 2024
Selon la Drees, les hôpitaux publics ont affiché en 2024 un déficit record depuis 2005, atteignant jusqu’à 2,9 milliards d’euros. Une alerte sur la soutenabilité financière du système hospitalier, alors même que l’activité repart à la hausse.
Les comptes hospitaliers s’enfoncent. D’après une première estimation publiée le 23 juillet 2025 par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), les hôpitaux publics ont enregistré un déficit compris entre 2,7 et 2,9 milliards d’euros en 2024, contre 2,3 milliards en 2023. Ce niveau inédit porte le déficit à 2,5 % des recettes, un record depuis le début des observations en 2005.
Et pourtant, l’activité repart. Les séjours en médecine, chirurgie et obstétrique ont progressé de + 3,9 %, après + 4,6 % en 2023. Les passages aux urgences ont également rebondi de 2,5 %, atteignant 21,3 millions, même si ce volume reste encore en deçà de celui d’avant-crise (22 millions en 2019).
L’investissement en recul malgré le Ségur
Autre signal d’alerte : l’effort d’investissement marque le pas, en dépit des financements issus du Ségur de la santé. En 2024, il est descendu à 5,1 % des recettes, contre 5,5 % l’année précédente. Un recul que la Drees attribue à un triple phénomène : la dégradation financière des établissements, la hausse des coûts des chantiers, et des procédures administratives complexes.
Ce gel partiel des projets fragilise la modernisation du parc hospitalier. Alors que les besoins en équipements, en rénovation et en restructuration organisationnelle sont identifiés, de nombreux projets prennent du retard, faute de marges de manœuvre budgétaires.
Une pression croissante sur l’offre de soins
Ce déficit creusé dans un contexte de hausse d’activité illustre un désajustement structurel entre ressources et charges dans le secteur public hospitalier. Il pose la question de la soutenabilité financière d’un modèle à bout de souffle, confronté à la fois à la demande croissante de soins, à la pénurie de personnels et à une contrainte budgétaire persistante.
L’interaction avec la médecine de ville, notamment avec les pharmaciens, devient d’autant plus cruciale. Le rebond des passages aux urgences en 2024 rappelle l’enjeu d’un désengorgement du premier recours, appuyé sur une meilleure structuration des soins ambulatoires.
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