Consultations médicales : des précautions pour une reprise

Le déconfinement se profile, les patients vont ressortir de chez eux et les médecins libéraux s’apprêtent à reprendre leurs consultations dans des cabinets réorganisés. Selon l’Assurance maladie, entre fin mars et mi-avril, les consultations de médecine générale, téléconsultations comprises, ont chuté de 40 %.

Exerçant en individuel, Georges Delamare a fermé sa salle d’attente dès le début du mois de mars. « Les patients attendent dehors et rentrent directement par une porte que j’avais prévue à l’aménagement de mon cabinet pour l’intervention du Samu », explique ce médecin généraliste à Blois (Loir-et-Cher). Au moment du pic épidémique, il ne consulte plus que deux matinées par semaine sur rendez-vous, consacrant le reste de son temps aux téléconsultations. « Ce sont des patients qui ne sont pas les miens. J’avais déjà l’habitude mais pour ceux qui s’y sont mis pour l’occasion, cela n’a pas dû être facile. »

La répartition des patients au fil de la journée et le filtrage sont cruciaux. « C’est plus facile à réaliser en cabinet groupé, lorsqu’il y a un secrétariat physique, que les rendez-vous ne sont pas pris sur une plateforme internet », estime Luc Duquesnel, président du syndicat de médecins Les Généralistes-CMSF. L’objectif est de ne pas faire se croiser des patients potentiellement touchés par le Covid-19 et les autres et de prévoir des horaires pour recevoir les cas suspects. Certains cabinets médicaux ne pourront pas se prêter à cette organisation.

Ils ne sont pas présents sur tout le territoire et n’ont pas suscité une forte implication des médecins généralistes mais les centres Covid-19, spécialement aménagés, devraient perdurer. « Pour ma part, j’exerce dans mon cabinet et en centre Covid. On peine à y voir plus de deux patients par heure tant les mesures de nettoyage sont drastiques », témoigne le praticien.

Le déconfinement va voir le retour dans les cabinets médicaux des personnes âgées polypathologiques. « Ce sont des patients avec lesquels il va falloir passer beaucoup de temps. Il faudra certainement déclencher l’intervention de paramédicaux au domicile et d’aides sociales », prévoit le D^r Duquesnel.

Les médecins doivent pouvoir faire part aux officines des conditions de la reprise de leur consultation. Ainsi Gilles Bonnefond, président de l’USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine), enjoint les praticiens à communiquer aux pharmaciens de leur secteur la nouvelle organisation de leur cabinet et les horaires réservés aux personnes suspectées de Covid-19. Ceci afin de pouvoir, là encore, orienter les patients de manière efficace.