« Après la conciliation médicamenteuse, nous assurer du suivi »

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Publié le 22 octobre 2022
Par Matthieu Vandendriessche
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Le groupement hospitalier de territoire du Maine-et-Loire a lancé l’an dernier un dispositif de conciliation médicamenteuse. Adjointe à Angers, Flore Saoudi témoigne de son implication.

C’est un carton. La totalité des officines du Maine-et-Loire, soit près de 200, ont adhéré au dispositif Partage groupement hospitalier de territoire (GHT) 49. Parmi elles, la pharmacie du Boulevard Camus, à Angers (Maine-et-Loire), où Flore Saoudi est adjointe. Elle a pris en main cette initiative collective de conciliation médicamenteuse dès le lancement de sa phase expérimentale en février 2021. Il s’agit de formaliser et de systématiser un échange d’informations entre pharmaciens officinaux et hospitaliers sur les médicaments d’un patient à l’admission et en sortie d’hospitalisation.

A l’entrée, l’officine désignée par ce patient est sollicitée pour transmettre les prescriptions avec les traitements. Les ordonnances sont scannées et téléchargées sur la plateforme numérique de partage de données Hospiville. « Nous sommes prévenus de cette demande par messagerie sécurisée ou par téléphone. Nous répondons rapidement et cela prend peu de temps », témoigne l’adjointe.

Vigilante sur toute la ligne

Dès réception, l’équipe hospitalière traque les omissions de spécialités et les erreurs de posologie pour disposer d’une liste à jour. Lorsque le patient quitte l’hôpital, elle la réactualise. Médicament poursuivi, arrêté, modifié, introduit : chaque ligne de la nouvelle ordonnance est justifiée. Ces informations sont transmises en retour à l’officine. « Notre rôle est de reprendre cette fiche de conciliation médicamenteuse et de nous assurer que le patient ou ses aidants ont suivi les indications. » Par exemple, au cours d’un bilan partagé de médication (BPM). L’adjointe vérifie auprès de ses collègues que le compte rendu a bien été répertorié dans le logiciel de l’officine. « Cela permet d’y jeter un coup d’œil lors de la délivrance. » Ce document peut être transmis au médecin traitant et à l’infirmière.

Chaque semaine, deux à trois patients sont intégrés au dispositif. Six hôpitaux du département y participent (pour une partie de leurs services). D’ores et déjà, l’officine s’attelle au projet Octave, qui s’appuie également sur la plateforme Hospiville. Lancée en Bretagne, cette expérimentation voit les officines sollicitées par un centre hospitalier pour réaliser des BPM avant et après une hospitalisation programmée. « Nous allons aussi échanger davantage avec les patients qui débutent une chimiothérapie orale en ville en rejoignant l’expérimentation nationale Onco’Link. » Toutes ces réalisations confortent Flore Saoudi dans son désir de s’orienter vers l’officine après une reconversion – elle a occupé différents postes aux affaires réglementaires dans l’industrie pharmaceutique puis à l’ANSM. « Les nouvelles missions et le travail interprofessionnel m’ont encouragé à me démener pour me mettre à niveau. »

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BIO Flore Saoudi

2013 Achève ses études de pharmacie à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine)

2017 Entame une reconversion officinale

2021 Participe comme adjointe en officine à l’expérimentation de lancement du projet Partage