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- 4/6 – Aromathérapie : indications, précautions et conseils dans la prise en charge de la maladie veineuse chronique
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4/6 – Aromathérapie : indications, précautions et conseils dans la prise en charge de la maladie veineuse chronique
L’usage des huiles essentielles constitue une approche complémentaire dans la prise en charge de la maladie veineuse chronique, en particulier par voie cutanée. En effet, outre son rapport bénéfice/risque intéressant, l’aromathérapie par voie locale est parfaitement adaptée aux symptômes locaux de « jambes lourdes ».
Grâce à leur structure lipophile et à leur faible poids moléculaire, les huiles essentielles pénètrent rapidement les tissus cutanés et peuvent ainsi agir sur la microcirculation et l’inflammation locale.
Huiles essentielles d’intérêt majeur
Deux huiles essentielles présentent un intérêt tout particulier pour leur action tonique veineuse : le romarin à 1,8 cinéole et le cyprès.
Romarin 1,8 cinéole
L’huile essentielle de romarin officinal (Rosmarinus Officinalis L., rameaux) à 1,8 cinéole se distingue par un profil pharmacologique bien établi, reposant sur trois axes majeurs : fluidification bronchique, stimulation hépatique et tonicité veineuse et circulatoire. Reconnue pour son intérêt dans le soulagement des jambes lourdes, les varicosités et la fatigue musculaire, elle bénéficie d’un consensus thérapeutique solide, validé par des monographies officielles (EMA, OMS, Commission E) et conforté par l’expérience de terrain. Bien que les études cliniques spécifiques sur son effet veineux restent limitées, la synergie de ses composants majeurs (1,8 cinéole, α- et β-pinènes, camphre), aux propriétés circulatoires, décongestionnantes et anti-inflammatoires, explique son usage dans la prise en charge des troubles circulatoires.
- Propriétés et indications. Tonique veineux, circulatoire et musculaire utilisé dans l’insuffisance veineuse, les varicosités, les hémorroïdes.
- Précautions d’emploi. S’emploie avec prudence chez les patients asthmatiques.
- Contre-indications. Femmes enceintes et allaitantes, patients épileptiques, nourrissons de moins de 30 mois.
Cyprès
Moins documenté par les sociétés savantes que le romarin, l’huile essentielle de cyprès toujours vert (Cupressus Sempervirens L., rameaux) fait l’objet d’un usage traditionnel largement reconnu par les aromathérapeutes dans le cadre des troubles circulatoires. Riche en α-pinène, δ-3-carène et cédrol, elle possède des propriétés décongestionnantes et des effets toniques veineux, complémentaires à l’action du romarin à 1,8 cinéole, leur permettant d’agir en synergie.
- Propriétés et indications : tonique veineux et circulatoire, traditionnellement reconnu pour soulager les jambes lourdes, les varicosités, les hémorroïdes.
- Précautions d’emploi : voie orale à éviter chez les femmes ayant un cancer hormonodépendant ou un antécédent de cancer hormonodépendant ; patients asthmatiques.
Huiles essentielles d’intérêt complémentaire
Elles peuvent compléter l’approche en agissant sur des symptômes associés grâce à leurs propriétés antalgiques, anti-inflammatoires, anti-œdémateuses, rafraîchissantes.
- Lemongrass (Cymbopogon citratus). Anti-inflammatoire, odeur citronnée agréable. Utile si des douleurs prédominent.
- Menthe poivrée (Mentha x piperita). Antalgique puissant, rafraîchissante (menthol). Apporte fraîcheur et soulagement rapide en période de forte chaleur.
- Lavande aspic (Lavandula latifolia). Antalgique, anesthésique local, antiseptique. En cas de douleur, de démangeaisons et d’irritation cutanées.
- Hélichryse italienne (Hélichrysum italicum). Anti-œdémateuse, action sur les hématomes. En cas d’œdème associé.
- Ciste ladanifère (Cistus ladaniferus). Astringente, hémostatique. Favorise la cicatrisation des tissus et des crevasses.
- Genévrier (Juniperus communis). Antalgique, anti-inflammatoire, tonique circulatoire. Polyvalent, il remplace ou complète l’huile essentielle de cyprès.
- Lentisque pistachier (Pistacia lentiscus). Tonique veineux et lymphatique. Une des rares huiles essentielles empiriquement orientées vers le système lymphatique et veineux.
En pratique
Facile à mettre en œuvre, le conseil d’huiles essentielles unitaires permet d’évaluer l’efficacité du traitement et sa tolérance pour le patient. Selon les symptômes, des associations de 2 à 3 huiles essentielles s’avèrent pertinentes.

Prêts à l’emploi, les compléments alimentaires (tels Capsules Forte Jambes légères de Pranarôm, Capsules Jambes légères de Phytosun arôms) et les cosmétiques (Spray Jambes légères de Pranarôm, Gel Ultra frais Circulation de Puressentiel, Gel Jambes Effet froid Eona, etc.) renfermant des associations d’huiles essentielles (parfois en association avec des extraits de plantes veinotoniques) facilitent le conseil.
La stratégie
La voie cutanée présente l’avantage, en complément de la voie orale, d’agir rapidement, éventuellement ponctuellement, permettant notamment de soulager une recrudescence des symptômes (en fin de journée, en période de chaleur importante, par exemple).
Par voie orale, l’aromathérapie peut être employée dans une logique de « dose d’attaque », afin de renforcer l’efficacité de la phytothérapie orale durant les premiers jours (les molécules actives des huiles essentielles ne sont pas les mêmes et agissent en synergie avec les extraits de plante).
La durée du traitement
En phase d’attaque, il est souvent souhaitable d’associer la voie orale et la voie cutanée (4 prises et applications par jour) durant 7 à 10 jours. En relais puis en entretien, seule la voie cutanée doit être recommandée avec 1 à 2 applications par jour en fonction de la sévérité des symptômes.
Les supports de dilution et d’administration des huiles essentielles
Voie cutanée. En plus de constituer des vecteurs idéaux pour la diffusion cutanée des huiles essentielles – à choisir selon le contexte ou l’effet recherché –, les huiles végétales ou le gel d’aloe vera (qui renferme naturellement un peu d’acides gras et des gélifiants qui permettent d’émulsionner les huiles essentielles) sont intéressants par leur aspect nutritif, hydratant et/ou protecteur cutané. La maladie veineuse chronique est en effet souvent associée à une sécheresse cutanée qui peut aller jusqu’à l’eczéma.
- Gel d’aloe vera : hydratant, facile à appliquer, laissant un effet frais sur la peau, il offre une excellente base de massage. À conserver au réfrigérateur pour plus de fraîcheur.
- Huile végétale de macadamia : fluide, non grasse et à pénétration rapide, elle est particulièrement adaptée en période estivale.
- Huile végétale de calophylle : anti-inflammatoire, antiseptique et cicatrisante, elle convient pour les troubles circulatoires ou cutanés plus inflammatoires.
- Huile végétale d’amande douce : épaisse et filmogène, elle est adaptée aux peaux sèches, sensibles ou atopiques.
- Voie orale. Le support de référence reste le comprimé neutre, qui permet une prise simple, sûre et reproductible, en y déposant 1 à 2 gouttes d’huile essentielle selon les recommandations. Il est également possible d’utiliser une demi-cuillerée à café de miel.
Article issu du cahier Formation n°3574, paru le 6 septembre 2025.
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