L’application intermittente d’un topique à base de cortisone peut-elle prévenir les crises hémorroïdaires ?

Aucun des topiques indiqués dans la crise hémorroïdaire, quelle qu’en soit la formulation, n’a montré un bénéfice au long cours ou une action préventive. La seule mesure préventive démontrée sur la survenue des crises reste la régularisation du transit, la constipation étant un facteur de risque dominant de la maladie hémorroïdaire mais aussi les diarrhées, irritantes localement. Pendant la crise, et au long cours, il est ainsi recommandé, en cas de constipation, de maintenir un apport suffisant en eau et en fibres alimentaires, d’encourager une activité physique régulière et d’ajouter, si besoin, un traitement laxatif de type mucilage ou osmotique. Le cas échéant, des mesures limitant l’émission de selles liquides irritantes sont également recommandées (alimentation plus pauvre en céréales complètes, légumineuses, graisses, fruits secs, etc.) voire, si besoin, un ralentisseur du transit de façon ponctuelle.

Lors de crises hémorroïdaires, le traitement médical est toujours proposé en première intention. Il repose notamment sur les topiques, qui ont montré une efficacité à court terme dans 90 % des cas. Dans ce cadre, aucun composant (lubrifiants, protecteurs, phlébotropes, anesthésiques, corticoïde local) n’a formellement démontré un intérêt supérieur. En pratique néanmoins, la prescription d’un topique cortisoné semble utile en cas de thrombose hémorroïdaire (inflammatoire), et celle d’un anesthésique local bénéfique pour soulager les douleurs. Dans tous les cas, des crises hémorroïdaires récurrentes imposent un avis médical.

Sources : « Prise en charge de la maladie hémorroïdaire : recommandations européennes », Association française de formation médicale continue en hépato-gastro-entérologie, 2021 ; « Traiter les hémorroïdes », La Revue du praticien, 2022 ; « Maladie hémorroïdaire. Recommandations pour la pratique clinique », Société nationale française de coloproctologie, 2013.