Génériques : le couperet est tombé, – 40 millions de marge pour l’officine

Le 18 septembre, les syndicats et les représentants du Comité économique des produits de santé (CEPS) étaient réunis pour débattre des baisses de prix envisagées sur les groupes génériques. Habituellement, le délai de décision est d’une dizaine de jours. Cette fois, le couperet est tombé dès le lendemain, aujourd’hui, 19 septembre. Une rapidité exceptionnelle qui laisse peu de marge de manœuvre aux officinaux. Résultat : 198 M€ d’économies pour l’Assurance maladie, dont près de 38 M€ directement prélevés sur la marge des pharmacies.

Le Comité économique des produits de santé a arrêté un périmètre légèrement ajusté : 52 groupes génériques concernés, et non 53 comme annoncé initialement.

Selon Lucie-Hélène Pagnat, directrice générale de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), « les économies attendues en année pleine sont évaluées à 198 M€, dont 177,3 M€ sur les médicaments génériques.» L’impact net se traduit par une baisse de 40 M€ de la marge officinale et de 8,1 M€ pour les grossistes.

Cette nouvelle baisse de prix vise à rapprocher les prix des génériques de ceux réellement pratiqués sur le marché et réduire l’écart entre référents et génériques.

Mesure n° 1 : convergence vers les prix du marché

Les baisses de prix affectent les molécules parmi les plus prescrites du marché : la simvastatine, l’oméprazole, l’atorvastatine, l’escitalopram, le rivaroxaban.

Par rapport au document de travail du 18 septembre 2025, trois atténuations ont toutefois été obtenues par les syndicats :

– retrait du groupe lévofloxacine,

– retrait de la spécialité de référence du rivaroxaban,

– réduction de 15 % de l’amplitude globale des baisses, SAUF pour le groupe générique rivaroxaban.

L’impact net se traduit par une baisse de 37,9 M€ de la marge officinale et de 8,1 M€ pour les grossistes.

Mesure n° 2 : les référents rattrapés par les génériques

Deuxième volet : la convergence des prix des princeps vers ceux des génériques. Les diminutions prévoyaient – 50 % pour Truvada, – 46,9 % pour Prezista et Sprycel, – 18 % pour Ezetrol, – 10 % pour Zovirax.

Après arbitrage, le CEPS a plafonné ces baisses à 30 %.

Une addition révisée mais toujours douloureuse

Pour Guillaume Racle, élu national de l’USPO, le choc est brutal : « Nous avions alerté sur l’effet cumulatif de ces baisses. Le coup sera dur à encaisser. »

Même constat du côté de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Son président, Philippe Besset, estime que « c’est une énorme mesure qui va impacter très fortement les officines et qui devra être rattrapée conventionnellement ». Autrement dit, la FSPF attend une compensation lors de la prochaine négociation conventionnelle, probablement en 2026.

Pharmacies fragilisées

Dans un contexte déjà marqué par le plafonnement des remises, la hausse des charges et les ruptures de médicaments, la décision éclair du CEPS est vécue comme une mise sous pression supplémentaire.

« On enlève toujours des ressources aux pharmacies sans leur donner de perspectives en retour. Ce n’est pas une stratégie de santé publique, c’est une fuite en avant budgétaire », conclut Guillaume Racle.

Dès le 1^er octobre, les nouvelles grilles tarifaires s’appliqueront. 

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