Rabot sur les remises : Federgy entre en guerre

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Rabot sur les remises : Federgy entre en guerre

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Publié le 25 juin 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Le Gouvernement veut plafonner les remises sur les génériques, biosimilaires et hybrides. Le syndicat Federgy dénonce une attaque frontale contre l’économie officinale et appelle à la mobilisation le 1er juillet.

La riposte est immédiate. À peine officialisée, la décision du Gouvernement de plafonner plus sévèrement les remises commerciales entre laboratoires génériqueurs et pharmacies déclenche une réaction musclée de Federgy, le syndicat des industriels du médicament générique. Son président, Alain Grollaud, appelle l’ensemble des acteurs de la chaîne officinale à une journée d’action nationale le 1er juillet.

« Cette mesure est une déclaration de guerre contre un secteur déjà exsangue. Si elle est maintenue, elle entraînera des suppressions d’emplois, des arrêts de production et des fermetures de pharmacies », prévient-il.

Jusqu’à 600 millions d’euros de pertes pour les officines

Le projet présenté par le ministère de la Santé vise à abaisser :

– le plafond des remises sur les génériques de 40 % à 20-25 %,

– celui des médicaments hybrides à un niveau identique,

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– et celui des biosimilaires à 15 %.

Or ces remises, librement négociées entre industriels et pharmaciens, représentent environ 600 millions d’euros par an, qui viennent compenser l’insuffisance structurelle des honoraires de dispensation, particulièrement dans les zones rurales.

« Ce n’est pas une niche fiscale ou un abus : c’est un pilier du modèle économique de l’officine », martèle Federgy.

Mobilisation le 1 juillet : convergence des colères

Federgy appelle l’ensemble des pharmaciens à participer à une journée nationale de mobilisation le lundi 1er juillet, avec un mot d’ordre : retrait pur et simple de la mesure.

Un « Village des professionnels de santé trahis » sera installé dès 11 heures sur l’esplanade des Invalides, à Paris. Un cortège rejoindra le ministère de la Santé à 14 heures. Plusieurs syndicats, dont la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines (USPO) et l’Union nationale des pharmaciens de France (UNPF), ont d’ores et déjà annoncé leur soutien.

En parallèle, la grève des gardes pourrait être reconduite et durcie à partir de juillet. « Nous sommes prêts à aller au conflit. Il ne s’agit pas d’un simple ajustement technique, mais d’une attaque contre la viabilité même du réseau officinal », conclut Federgy.

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