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Déserts médicaux : la colère des professionnels de santé contre le plan Bayrou
Le Pacte Bayrou met le feu aux poudres. Après les annonces du Premier ministre, vendredi 25 avril, la Fédération nationale des infirmiers dénonce « un manque cruel de volonté et d’innovation. Ce plan constitue un retour en arrière puisqu’il restaure la hiérarchie entre médecins et professions paramédicales, pourtant enterrée avec le XXe siècle. » Pour son président Daniel Guillerm, « cette annonce, qui survient au moment où la profession est déjà ulcérée par le bazar qui règne à l’assurance maladie, amplifie la colère qui règne depuis plusieurs mois dans la profession. » La fédération se réunira demain, mardi 29 avril, afin de décider des actions à mener pour lutter contre « les méthodes de ce gouvernement et la politique de gribouille qu’il mène en matière de santé. »
Des biologistes dans l’incompréhension
Oubliés du Pacte de lutte contre les déserts médicaux, les biologistes sont eux aussi très en colère. « Nous sommes présents sur l’ensemble du territoire et nous participons à une offre de soins de qualité, du fait même de notre obligation d’accréditation. Nous nous sentons comme un levier totalement sous-exploité d’efficience des soins. Nos diagnostics biologiques permettent de prendre en charge des patients plus tôt, diminuant leur coût de prise en charge sur l’ensemble de leur parcours de soins. Nous sommes là, présents, empêchés et sous-utilisés. Cette situation est totalement incompréhensible », s’insurge le syndicat des biologistes (SDBIO). Regrettant de ne pas figurer dans l’axe 3 du plan, visant à unir les compétences pour soigner davantage de patients, les biologistes rappellent qu’ils sont « disponibles pour améliorer l’offre de soins sur les territoires. »
Les kinés et la première année
Du côté des kinésithérapeutes, « la volonté affirmée de repenser le parcours de formation initiale des professionnels de santé est une bonne chose. Mais cette mesure doit aussi concerner l’intégration de la formation en masso-kinésithérapie à la première année des études de santé. C’est une demande constante de notre profession », souligne Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes. L’annonce d’un accompagnement spécifique visant à faciliter le retour des professionnels de santé formés en dehors des frontières fait également tiquer la responsable : « Chaque année, ce sont 2 500 kinésithérapeutes qui se forment dans un autre pays avec des formations qui pour certaines sont de mauvaise qualité : il est urgent d’appliquer ce dispositif aux kinésithérapeutes. » Les masseurs-kinésithérapeutes attendent par ailleurs du gouvernement l’intégration de la profession à la mise en place d’une cartographie nationale des professionnels de santé. « Cette mesure doit s’appliquer à toutes les professions de premier recours dont nous faisons partie. »
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