Pharmacies rurales : la fin d’une association, le début d’un combat

À l’heure où les territoires fragiles sont au cœur des débats pour sauver le maillage territorial, la dissolution de l’Association des  pharmacies rurales aurait pu sonner comme un signal d’alerte. « Depuis sa création en 1956, cette association a œuvré sans relâche pour défendre et promouvoir les pharmacies situées en milieu rural. À une époque où l’accès aux soins était déjà un défi pour de nombreuses communautés, l’APR a su se positionner comme une voix déterminée, représentant les intérêts des pharmaciens et, par extension, ceux des patients qu’ils servaient. Elle a aussi été un symbole de solidarité et de dévouement au service des communautés rurales », explique Marc Alandry, vice-président de l’APR au moment de sa dissolution.

Modèle économique

Mais loin d’être une fin, cette dissolution sonne comme un nouveau départ. « Nous nous sommes rapprochés des syndicats afin de chercher une main tendue, car nous ne pouvions pas laisser sans suite tout le travail accompli jusque-là. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France nous a entendus et nous avons pu créer en son sein un comité baptisé Action Pharmacies Rurales. Il s’agit d’un think tank qui va œuvrer dans chacune des commissions et dans chaque bureau local de la FSPF pour défendre les intérêts des pharmacies que nous représentons. Les objectifs sont toujours les mêmes : que les pharmacies seules dans leurs communes restent présentes et que nous arrivions à développer leur attractivité grâce à un modèle économique viable », poursuit Marc Alandry.

Enjeux spécifiques

Porté par un trio composé de Lucie Bourdy-Dubois, Hervé Breteau et Marc Alandry, Action Pharmacies rurales va désormais s’atteler à engranger des témoignages et des chiffres pour être force de proposition. Ses projets seront présentés au bureau national afin de continuer à sensibiliser les pouvoirs publics aux enjeux spécifiques rencontrés par les pharmacies rurales. « Il faut que la solidarité et le professionnalisme des pharmacies de campagne perdurent car leur proximité avec les patients est essentielle. Mais le modèle actuel proposé pour soutenir l’économie officinale, basé sur le développement des nouvelles missions, n’est pas applicable dans nos pharmacies. Ces missions sont bien trop chronophages et nous n’avons pas suffisamment de personnel. Il faut réinventer les pharmacies rurales et nous allons œuvrer pour », conclut Marc Alandry.