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- 21 % des étudiants en médecine déclarent avoir des idées suicidaires
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21 % des étudiants en médecine déclarent avoir des idées suicidaires
Selon cette « Enquête Santé mentale 2024 » réalisée auprès de 8 000 étudiants, 52 % déclarent présenter des symptômes anxieux, un taux stable par rapport à 2021. Pire, 27 % souffrent d’épisodes dépressifs caractérisés, un chiffre en hausse de deux points.
Par ailleurs, près d’un quart des sondés (24 %) sont touchés par des troubles du comportement alimentaire. Une étudiante témoigne : « J’ai eu le sentiment d’être abandonnée par l’hôpital, épuisée et dégoûtée d’un système qui se casse la figure et broie des jeunes pour tenter de sauver des meubles. »
Une légère baisse des violences mais une préoccupation persistante
Certains indicateurs connaissent une amélioration : les humiliations sont passées de 23 % en 2021 à 14 % en 2024, tandis que les cas de harcèlement sexuel ont reculé de 29 % à 22 %. Cependant, les agressions sexuelles sont en augmentation (6 % en 2024 contre 4 % en 2021), soulignant la nécessité d’une vigilance accrue.
Un encadrement insuffisant et une charge de travail excessive
Ariane Roubi, vice-présidente de l’Intersyndicale nationale des internes de médecine générale, pointe du doigt plusieurs causes majeures : « La pression des études, la hiérarchie hospitalière, le manque d’encadrement et une charge de travail trop importante sont des facteurs clés de cette dégradation. »
Un chiffre inquiète particulièrement : 10 % des internes dépasseraient les 80 heures de travail hebdomadaire, alors que la législation fixe le plafond à 48 heures. « Il faut des mesures structurelles pour garantir le respect de la loi et protéger les internes », insiste-t-elle.
Les syndicats demandent des mesures urgentes
Face à cette situation critique, les syndicats appellent le ministère de la Santé à réagir. « Sept ans après la première étude et trois ans après la seconde, le constat est sans appel : la santé mentale des étudiants et internes reste très préoccupante », alertent-ils.
Parmi les propositions avancées :
- l’application stricte de la réglementation sur le temps de travail et les demi-journées universitaires ;
- l’inclusion d’une formation à la pédagogie, à la prévention des violences sexistes et sexuelles et à la santé mentale dans le cursus des maîtres de stage et praticiens hospitaliers. Le questionnaire a été diffusé sur la plateforme REDCAP entre juin et juillet 2024, rassemblant les réponses de plus de 8 000 étudiants et internes.
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