URPS : dispensation du médicament et nouvelles missions, le meilleur équilibre

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Publié le 20 mars 2021
Par Francois Pouzaud
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Les feuilles de route et programmes des candidats aux élections aux unions régionales des professionnels de santé (URPS) sur l’avenir du métier et des nouvelles missions se recoupent très étroitement.

Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), s’est engagé à amender et à enrichir son programme quinquennal en fonction des résultats de la grande consultation des pharmaciens, menée du 14 janvier au 11 février 2021. Au sujet des missions du pharmacien, 68,68 % des répondants (6 277 pharmaciens) veulent se recentrer autour de la dispensation du médicament, tandis qu’une minorité (31,32 %) souhaite l’élargissement du rôle du pharmacien à de nouvelles missions, au premier rang desquelles la vaccination (Covid-19 et rappels pour les autres vaccins), les soins de premier recours et la réalisation de nouveaux tests rapides d’orientation diagnostique (Trod).

Une autre préoccupation prioritaire des pharmaciens concerne l’absence de rémunération en contrepartie de la livraison des médicaments.

Concernant l’évolution du cœur du métier, les deux syndicats militent pour les interventions pharmaceutiques, les dispensations protocolisées, le bon usage, la lutte contre la surconsommation et l’iatrogénie médicamenteuse… Après la dispensation adaptée (DAD), l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) propose de facturer le temps passé avec le médecin dans le cadre de la suppression de médicaments redondants, de modification de posologie ou toute autre suggestion visant à améliorer la prise en charge thérapeutique, ou encore à donner une information dont il faut tenir compte pour l’administration et le suivi du patient. La FSPF porte également ce projet d’interventions pharmaceutiques.

Juger sur l’expérience et le savoir-faire

S’agissant des nouvelles missions (prévention, dépistage, accompagnement des patients, exercice coordonné, etc.), les URPS pharmacies sont à l’origine d’expérimentations originales mettant en valeur le rôle du pharmacien, avant de connaître ou de préfigurer un déploiement national. Par exemple, la vaccination antigrippale dans quatre régions pilotes (Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Hauts-de-France et Occitanie), le Trod angine en Ile-de-France, le dépistage du cancer colorectal en Corse et en Bretagne, le télésoin dans les Hauts-de-France, l’action éducative ciblée (Pharm’Observance) et l’accompagnement au sevrage tabagique pendant 36 mois en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

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Forts de ce qu’ils ont accompli et des savoir-faire multiples sur lesquelles ils capitalisent, les présidents sortants et candidats briguant un nouveau mandat entendent aborder un nouveau quinquennat en poursuivant les expérimentations en cours ou mises en stand-by avec la crise sanitaire. Mais aussi en insufflant de nouvelles orientations à l’exercice du métier.

A l’inverse, leurs challengers vont fixer dans leur programme des priorités différentes. Par exemple, en Corse, la tête de liste USPO veut s’inspirer de l’expérimentation du dépistage du cancer colorectal en officine en l’appliquant à d’autres cancers.

De son côté, la tête de liste FSPF attire l’attention sur la formation, car les pharmaciens insulaires sont obligés de rejoindre le continent pour passer des diplômes universitaires. Elle souhaite mettre en place des diplômes universitaires avec l’université de Corte et que des professeurs d’autres universités puissent venir en Corse pour former les pharmaciens.

Pour connaître les spécificités et variantes de chaque programme, la FSPF (fspf-urps2021.fr) et l’USPO (uspo.fr) ont mis à disposition des électeurs une carte de France sur laquelle ils peuvent cliquer pour consulter la profession de foi des candidats de leur région.