UFC Que-Choisir : nouvelle enquête à charge contre la pharmacie

© Un facing de Doliprane et Efferalgan - DR

UFC Que-Choisir : nouvelle enquête à charge contre la pharmacie

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Publié le 21 mars 2018
Par Francois Pouzaud
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Attachez vos ceintures, la pharmacie entre dans une nouvelle zone de turbulences ! L’UFC-Que Choisir revient à la charge avec une enquête « patient-mystère », à paraître dans son numéro d’avril, qui épingle une nouvelle fois les pharmaciens sur l’insuffisance du conseil pharmaceutique, l’information sur les prix et l’importance des écarts tarifaires entre officines pour un même médicament. Ce sont 772 officines qui ont été visitées les 23 et 24 novembre 2017, réparties dans 16 agglomérations. Le scénario est toujours le même : dans cette enquête, les enquêteurs devaient signaler qu’ils avaient un rhume et demander la délivrance concomitante de Doliprane 1000 mg et d’Actifed Rhume Jour et Nuit, ces deux spécialités contenant du paracétamol. Si dans 86 % des cas, les pharmaciens ou préparateurs ont délivré un conseil spontané mettant en garde sur les dangers de cette association, 54 % des pharmacies ont conseillé une dose de paracétamol supérieure à la dose maximale recommandée en automédication (3 g). Dans une officine sur quatre (24%), la dose conseillée était supérieure à 4 g par jour. 
Brandissant ces résultats, l’UFC Que Choisir s’interroge sur la confiance que l’on peut accorder à son pharmacien et conclut que « c’est souvent n’importe quoi ! »

L’enquête pointe également du doigt l’opacité des prix en pharmacie. Si la visibilité des tarifs est bonne dans plus de 8 pharmacies visitées sur 10, concernant les obligations d’informer sur les disparités tarifaires des médicaments non remboursables d’une officine à l’autre, seulement 10 % des officines sont en conformité avec ce point de la réglementation.
Alors que le Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (Loi Pacte) sera présenté en conseil des ministres le 18 avril, l’UFC-Que Choisir plaide à nouveau pour « l’ouverture de la distribution de l’automédication aux grandes surfaces et parapharmacies, sous la surveillance impérative d’un pharmacien ». Bien que cette loi ne concerne pas la pharmacie, la profession n’est jamais totalement à l’abri d’une ouverture partielle du monopole, par le jeu du dépôt des amendements parlementaires et d’un arbitrage du président Macron.

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