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Transition écologique : voici comment l’Ordre veut verdir les pratiques
Pour accompagner la transition écologique de la profession, l’Ordre national des pharmaciens a dévoilé onze propositions qui s’articulent autour de la juste consommation des produits de santé, de la gestion des déchets et de la formation.
Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) a publié le 10 juillet 2025 les conclusions de son groupe de travail sur la transition écologique. Son objectif : renforcer l’engagement de la profession en cohérence avec la feuille de route gouvernementale sur la « planification écologique du système de santé ». Onze propositions, structurées en trois axes prioritaires inspirés du concept d’économie circulaire. On fait le point.
Axe 1 : « Juste consommation et gestion des produits de santé »
Le premier axe vise à promouvoir une utilisation plus raisonnée des produits de santé. Pour agir en amont et contribuer à la sobriété médicamenteuse, l’Ordre propose de faciliter et de renforcer l’implication de tous les pharmaciens (officinaux, hospitaliers, biologistes médicaux) dans les missions de prévention.
L’Institution suggère également de développer la pharmacie clinique, en étendant par exemple les bilans partagés de médication à tous les patients polymédiqués, et non plus seulement à ceux de plus de 65 ans afin de limiter les « redondances de traitement » et le gaspillage.
La généralisation de la conciliation médicamenteuse à l’entrée et en sortie d’hospitalisation est aussi évoquée, tout comme la réévaluation et la pérennisation du dispositif de dispensation adaptée.
D’autres propositions incluent la mise en place de politiques d’achats écoresponsables, notamment via le déploiement d’un « éco-score » pour les produits de santé, ainsi qu’une distribution plus « verte » et durable. Pour les pharmaciens officinaux, cela passerait par une optimisation des commandes quotidiennes auprès des grossistes-répartiteurs pour limiter l’impact environnemental des livraisons et « adapter en conséquence la gestion des stocks ».
Axe 2 : « Traitement et réduction des déchets liés aux produits de santé »
La problématique de la gestion des déchets issus des produits de santé fait également l’objet de plusieurs propositions pour réduire la production, renforcer le tri sélectif et améliorer le recyclage.
Le document de l’Ordre préconise par exemple d’encourager la réutilisation et la location de certains dispositifs médicaux à usage multiple, comme les cannes anglaises et certaines orthèses.
La réduction des déchets liés aux emballages des produits de santé est un autre point clé des recommandations. Solutions avancées : favoriser des conditionnements plus durables et remplacer « autant que possible les contenants en plastique à usage unique par des alternatives plus écologiques, par exemple en préférant l’usage de comprimés ou de poudre à dissoudre plutôt que de formes liquides conditionnées en bouteilles en plastique ».
Pour améliorer la collecte des déchets, le groupe de travail piloté par Philippe Coatanea, vice-président du CNOP 2022-2025, suggère d’uniformiser les circuits pour un même type de déchet (stylos à insuline, capteurs de glucose…) et de créer des filières de recyclage spécifiques pour certains produits en proposant des points de collecte dans les lieux de soins.
Axe 3 : « Formation et formalisation des pratiques »
Le troisième axe, transversal, se concentre sur la formation initiale et continue des pharmaciens.
Les conseillers ordinaux qui ont pris part au groupe de travail préconisent d’intégrer un volet « transition écologique » dans le référentiel des DES (diplôme d’études spécialisées) officine et industrie dans le cadre de la réforme du 3e cycle des études de pharmacie – et aussi dans l’agrément des maîtres de stage officinaux et le service sanitaire.
Dans la formation continue, le DPC (développement professionnel continu) et la certification périodique devraient également proposer des actions écoresponsables « en complément de la santé environnementale ».
Enfin, pour évaluer et harmoniser les pratiques, l’Ordre propose de créer un « référentiel d’engagement minimal pour chaque métier de la pharmacie » et de les promouvoir – au sein de la profession et auprès des patients – par la mise en place de labels et de certifications environnementales.
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