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Tours et détours
Après un long bail dans une officine en Rhône-Alpes, Sabine a dû changer de route. À la clé, un diplôme d’aide-soignante et de nombreux remplacements en hôpitaux… et pharmacies.
À droite ou à gauche ? C’est la question que se pose parfois Sabine le matin en démarrant sa voiture. À enchaîner les missions et les remplacements dans les Hautes-Alpes depuis plusieurs mois, il lui arrive d’hésiter sur le chemin à prendre pour aller travailler comme préparatrice ou aide-soignante.
Jusqu’en 2011, sa vie professionnelle avait été des plus rectilignes, avec vingt ans dans la même officine à Chorges (05), où elle réside, après avoir obtenu son BP à Marseille (13) en 1991. Dans cette pharmacie rurale, Sabine a développé ses compétences via des formations en aroma-phyto et s’est intéressée aux huiles essentielles. Mais c’est le maintien à domicile (MAD) qu’elle a le plus aimé : « J’ai vendu/loué des fauteuils roulants, installé du matériel à domicile, épaulée par une société spécialisée, puis j’ai développé le rayon de l’officine. Apporter une aide matérielle médicale, surtout dans le rural, a été pour moi un bel aboutissement. »
Divorce et renaissance
Un jour de 2011, un audit à la pharmacie vient briser sa trajectoire. Suite à des désaccords avec la direction, Sabine choisit de s’écarter du chemin. « Ça a été comme un divorce. Il m’a fallu plusieurs semaines pour bien réaliser, puis j’ai décidé de faire un bilan de compétences, avec toujours des envies de santé ». Elle choisit de présenter le concours d’infirmière, qu’elle loupe, et celui d’aide-soignante, qu’elle réussit. La voilà partie pour dix mois d’études à l’Institut de formation pour les aides-soignants (Ifas) de Briançon (05).
« Il n’a pas été facile, à 45 ans, de me retrouver assise toute la journée pour suivre les cours avec des personnes ayant l’âge de mes enfants, se souvient-elle. Mais ce fut l’occasion de découvrir, via les stages, une nouvelle profession, de nouvelles personnes, ainsi que d’autres façons de travailler. »
L’un de ses stages, à l’hôpital d’Embrun, débouche quelques mois après sur une embauche dans le pool de remplacements, à l’été 2014. « J’ai apporté de nombreux soins aux patients dans différents services, notamment en médecine gériatrique, ce qui ne m’a pas empêchée d’officier également à la pharmacie de l’hôpital. » Alors que le métier d’aide-soignante lui apporte des satisfactions, une restructuration a lieu en décembre 2015.
La revoilà sur la route pour des CDD en polyclinique et maison de retraite – ce qu’elle apprécie moins -, suite au dépôt de CV. Elle en laisse aussi dans des pharmacies. « Avec le recul, je trouve que c’est difficile de s’accomplir dans le métier d’aide-soignante. C’est fatigant et il y a peu de temps pour l’humain, le dialogue en maison de retraite. J’ai peut-être fait une erreur dans ma réorientation ».
Retour en arrière
En juin 2016, une officine lui propose un remplacement de six mois à Gap, pour un retour à ses premières amours : « Cela m’a redonné confiance en moi, même s’il a fallu me remettre dans le bain, logiciels et médicaments ayant évolué ». Elle enchaîne avec un autre contrat à Gap, pour neuf mois. Et depuis peu, elle exerce dans des pharmacies à Embrun et Savines. « Parfois, j’ai peur de rien avoir. Mais je me dis que j’ai deux métiers et Pôle emploi au besoin. Si j’ai perdu en salaire et en ancienneté en partant de Chorges, j’ai gagné en qualité de vie. J’arrive même parfois à imposer des dates et à ne pas travailler tous les samedis ».
Si elle n’est pas contre se poser à nouveau, ce ne sera pas à n’importe quelles conditions. À droite ou à gauche, son moteur la ramène désormais tout droit vers la pharma.
Sabine Biagett
Si vous étiez une titulaire ?
J’écouterais mes clients, dans le positif comme dans le négatif, avec une équipe dynamique, travailleuse et tournée vers l’avenir.
Si vous étiez une cliente ?
Je voudrais qu’on me laisse tranquille si je ne demande rien et qu’on m’écoute et me comprenne si je demande quelque chose. Mais je serais simple et fidèle.
Si vous étiez un médicament ?
Mon sourire.
Âge : 49 ans.
Formation : BEP carrières sanitaires et sociales, CAP et BP de préparateur, DE d’aide-soignante.
Lieu d’exercice : Hautes-Alpes (05).
Ce qui la motive : découvrir tous les jours quelque chose de nouveau.
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