Territoires fragiles : pourquoi les syndicats veulent-ils revenir à la table des négociations ?

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Territoires fragiles : pourquoi les syndicats veulent-ils revenir à la table des négociations ?

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Publié le 20 janvier 2025 | modifié le 21 janvier 2025
Par Sana Guessous
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Alors que les directeurs d’ARS achèvent de déterminer les territoires dits "fragiles" dans leurs régions respectives, un malentendu survient avec les représentants de la profession : les ARS n’ont trouvé que 200 officines éligibles aux aides de l’Assurance maladie, un chiffre dérisoire comparé aux quelque 1 000 pharmacies identifiées selon les critères conventionnels.

« Les ARS se sont basées sur un texte du ministère de la santé paru dans le Bulletin officiel en août 2024. Ce texte impose un maillage territorial très large, celui « des territoires vie-santé » – zones caractérisées par une offre de soins insuffisante, Ndlr. – Or, le maillage que nous avons choisi dans la convention, c’est la commune », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

La FSPF favorable à un avenant rectificatif

Pour remédier à ce cafouillage, il ne voit qu’une seule solution : « supprimer cette notion de territoire fragile et se baser sur les critères choisis conventionnellement. Pour qu’une officine soit éligible aux aides, elle doit être la seule pharmacie de la commune, réaliser un chiffre d’affaires de moins d’un million d’euros et le titulaire ne pas avoir été condamné pour fraude. » Un avenant rectificatif sera bientôt proposé à l’Assurance maladie par la FSPF. « Néanmoins, pour que ce nouvel avenant s’applique, la base légale doit également être modifiée. Je vais contacter le ministre de la santé pour avoir plus de visibilité sur cette question. », assure Philippe Besset.

L’USPO réclame un avenant 2

Cette situation n’étonne pas Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) : « Nous avons toujours su que ce texte publié dans la précipitation comportait plusieurs points contestables et incompatibles avec la réalité du terrain », regrette celui dont le syndicat a déposé, en septembre 2024, un recours auprès du Conseil d’État contre le décret et l’arrêté relatifs aux territoires fragiles. Plutôt qu’un avenant rectificatif, l’USPO propose d’ouvrir des discussions autour d’un avenant économique 2, dans lequel les officines concernées par les déserts pharmaceutiques auraient toute leur place. « Il faut redonner un souffle économique à toutes les pharmacies, et adapter l’accompagnement aux besoins de chaque pharmacie. Certaines pharmacies ont besoin d’un accompagnement financier, mais il ne faut pas oublier celles qui ont plutôt besoin d’un service de téléconsultation pour mettre en relation leurs patients avec un médecin. D’autres pharmacies, souvent en garde, gagneraient à se doter d’une chambre de garde. Nous voulons répondre au cas par cas aux attentes des officinaux. »

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