Substitution des médicaments « hybrides » : un marché qui peut rapporter gros

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Substitution des médicaments « hybrides » : un marché qui peut rapporter gros

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Publié le 21 novembre 2019
Par Francois Pouzaud
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Le registre des groupes hybrides a été promulgué au Journal Officiel du 20 novembre mais la substitution au sein de ce « répertoire bis » des génériques au 1er janvier 2020 n’est pas encore acquise pour les pharmaciens. Le décret ne définit que les conditions d’inscription des spécialités hybrides dans le registre des groupes hybrides. Il manque encore deux arrêtés toujours en attente de parution. Le premier concerne la classe des médicaments qui peuvent faire l’objet d’une inscription au registre des hybrides. Le second concerne les situations dans lesquelles la substitution peut être effectuée au sein d’un groupe de ce registre hybride par le pharmacien. Pour rappel, ce registre présentera les spécialités par DCI, nom, dosage, forme pharmaceutique, nom du titulaire et exploitant, et nature des différences constatées avec la référence notamment en matière de posologie.

Incitations économiques du générique + ROSP

Puisqu’il est aussi envisagé qu’une spécialité de référence puisse appartenir à un groupe générique et à un groupe hybride, la demande des syndicats pharmaceutiques d’avoir les mêmes incitations économiques à la substitution (margé générique = marge princeps, remises jusqu’à 40 %) est légitime. Et à leurs yeux, même indispensable pour développer la substitution dans un marché des génériques « hybrides » qui pèse en année pleine 1 125 millions d’euros (prix fabricant hors taxe) en 2019. Répondent à la définition des « hybrides », les sprays inhalés, les spécialités d’origine végétale et minérale, Copaxone* (glatiramère)…

L’écart de prix entre princeps et génériques des aérosols doseurs, décidé par le Comité économique des produits de santé (CEPS), sera, quant à lui, déterminant pour le développement de l’offre des génériqueurs. Ces derniers l’ont répété à l’envi : les dispositifs pour médicaments inhalés sont très chers à fabriquer. Compte tenu de leurs prix de revient industriels élevés, ils ne seront pas en capacité de les commercialiser à un PFHT de – 60 %. La décote devra être moindre au lancement de génériques inhalés.

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Les modalités économiques de la substitution seront prochainement discutées entre les services de la Direction de la sécurité sociale (DSS) et les syndicats pharmaceutiques. Outre d’aller sur le modèle des génériques, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a l’intention de demander une rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) spécifique aux génériques hybrides.