Rupture sur les corticoïdes : un plan présenté par le ministère de la Santé dans 2 ou 3 semaines

© Corticoïdes en rupture - DR

Rupture sur les corticoïdes : un plan présenté par le ministère de la Santé dans 2 ou 3 semaines

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Publié le 21 juin 2019
Par Francois Pouzaud
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Mobilisée depuis plusieurs mois afin d’assurer la continuité de l’accès aux médicaments à base de corticoïdes pour les patients et les professionnels de santé dans un contexte de tensions d’approvisionnement en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a réuni ce matin, jeudi 20 juin, les industriels du médicament (Leem et Gemme), les syndicats pharmaceutiques, les répartiteurs et l’Ordre. « L’objectif de cette réunion était de dresser un état des lieux pour comprendre les difficultés que rencontrent les acteurs pour approvisionner correctement le marché en corticoïdes », rapporte Catherine Bourrienne Bautista, déléguée générale du Gemme (association des génériqueurs).

Pour améliorer la disponibilité des corticoïdes en période de tension, interdire aux laboratoires pharmaceutiques et aux répartiteurs d’exporter en période de tension est une piste envisagée. « Cette interdiction sera surveillée de près par l’inspection de la pharmacie, indique Marie-Josée Augé-Caumon, conseillère à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Il est essentiel aussi d’avoir une régulation et une coordination de tous les acteurs de la distribution en gros et de passer, lors de ces périodes critiques, d’un système concurrentiel à un système régulé répondant aux besoins de santé publique. »

Cette solution, si elle est acceptée par les différents protagonistes, pourra aider à régler des situations de demandes particulières du marché, c’est-à-dire plus élevées que d’habitude, indépendamment des ruptures.

Si les efforts des acteurs doivent être partagés pour éviter à la chaîne de distribution des médicaments d’être sous tension ou en rupture de stock, « il faut se donner les moyens de ses ambitions », a défendu Catherine Bourrienne Bautista, déléguée générale du Gemme, lors de la journée-anniversaire des « 20 ans de substitution » organisée par le laboratoire Mylan, le 20 juin à la faculté de pharmacie de Paris V. « On ne peut pas demander à un laboratoire de médicaments génériques de provisionner 6 mois de stock et en même temps continuer à baisser les prix. Aujourd’hui, le prix d’un comprimé générique est inférieur à douze centimes d’euro. »

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Sur les solutions envisagées par les pouvoirs publics, la profession sera fixée très prochainement. Dans une question au gouvernement, le Premier ministre a répondu en personne le 19 juin qu’« un plan basé sur le rapport des parlementaires sera présenté (par la ministre de la santé) dans les 2 à 3 semaines qui viennent ».