Rémunération : pourquoi pas des clauses de revoyure ?

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Rémunération : pourquoi pas des clauses de revoyure ?

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Publié le 8 février 2023
Par Francois Pouzaud
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Lors des 13es Rencontres de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), le mercredi 8 février au ministère de la Santé et de la Prévention, Jean-Marc Aubert, vice-président Healthcare France d’Iqvia, a présenté le bilan positif de l’économie de l’officine en 2022. Il a également prévenu que le contexte inflationniste rendait les projections difficiles pour les négociations portant sur la rémunération avec l’Assurance maladie. 

Hors services et produits liés au Covid-19 – qui ont rapporté 1,38 Md€ à l’officine en 2022 -, le chiffre d’affaires du réseau (42,28 Md€ en 2022) a progressé de 4,1 % sur le champ du remboursable et de 2,6 % sur le non remboursable, entre 2018 et 2022. Soit une croissance globale, en moyenne, de 3,8 % par an. Cette dynamique tient surtout à l’envolée des médicaments chers de plus de 1930 € (prix fabricant hors taxe) : + 29,4 % par an sur cinq ans.

L’inflation risque de durer

Entre 2020 et 2022, la rémunération (hors Covid-19) a progressé de 0,8 % sur le médicament remboursable et de + 2,3 % sur les honoraires de dispensation. « La persistance de l’inflation risque à son tour de brouiller les projections économiques, estime Jean-Marc Aubert. Après le choc pétrolier de 1973, l’inflation dans notre pays a duré plusieurs années consécutives. Aujourd’hui, nous n’avons pas de raison de croire qu’elle va s’arrêter plus vite », ajoute-t-il avant de préciser que « l’incertitude peut camper encore pendant cinq ans ». D’où l’idée de prévoir des clauses de revoyure dans le futur avenant économique dont les négociations vont commencer en septembre 2023. Présent, Thomas Fatôme, le directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam), n’a pas rejeté l’idée, sans toutefois cacher que l’accroissement des dépenses de santé rendait cette possibilité complexe à mettre en oeuvre : « Intégrer le choc de l’inflation et sa durée complexifient la donne, mais je suis prêt à échanger avec les acteurs de la convention et à piloter ces clauses de revoyure avec la profession. »

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