Remises génériques : le couperet tombe à 30 %, les biosimilaires plafonnés à 15 %

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Remises génériques : le couperet tombe à 30 %, les biosimilaires plafonnés à 15 %

Publié le 16 juillet 2025 | modifié le 17 juillet 2025
Par Christelle Pangrazzi

Le plafond des remises sur les génériques dégringole de 40 % à 30 % ; celui sur les biosimilaires est fixé à 15 %. Le réseau officinal redoute un choc économique majeur.

La décision est désormais officielle : les remises commerciales sur les médicaments génériques seront plafonnées à 30 % dès le 1er août 2025, contre 40 % aujourd’hui. Pour les biosimilaires, la limite sera fixée à 15 %, une première dans le secteur. Un arrêté doit entériner ces mesures dans les prochaines semaines.

Cette annonce balaye les engagements pris lors de la signature de l’avenant n°1 à la convention nationale pharmaceutique, lorsque Frédéric Valletoux, alors ministre de la Santé, assurait ne pas abaisser les remises sur les génériques et en octroyer sur les biosimilaires.

275 à 300 millions d’euros perdus pour le réseau officinal

Selon nos estimations, la baisse du plafond des remises génériques pourrait entraîner une perte de 275 à 300 millions d’euros pour l’ensemble des officines. Ce calcul est réalisé sans prendre en compte l’impact des nouvelles remises sur les biosimilaires.

Pour certaines officines, notamment en milieu rural, les remises sur les génériques représentent jusqu’à 40 % du résultat d’exploitation. Cette ponction risque de rogner des marges déjà fragilisées, au moment où les charges, elles, continuent de croître.

Un réflexe budgétaire contesté par les syndicats

Cette mesure s’inscrit dans un climat de rigueur budgétaire, alimenté par le dérapage de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), signalé par le Comité d’alerte dès le 19 juin. Après le gel des revalorisations des médecins, kinésithérapeutes et dentistes, le gouvernement inflige un coup de rabot à l’économie officinale.

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Il y a quelques jours, alors que les plafonds étaient encore en discussion, les syndicats dénonçaient déjà un réflexe purement comptable, déconnecté des enjeux de santé publique. Ils pointaient notamment :

– l’absence de politique de relance de la substitution des biosimilaires ;

– l’inaction sur les prescriptions de médicaments coûteux (Humira, Stelara, Vyndaqel) ;

– le laisser-faire sur les dépenses de santé.

USPO et FSPF : mobilisation en réflexion

Les deux syndicats : Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont prévu de réunir leur conseil d’administration dans les prochains jours pour décider des suites à donner.

Grèves, mobilisations interprofessionnelles ou actions ciblées seront très certainement à l’ordre du jour. « Nous promettons un septembre noir », affirmait Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, dès la sortie de la réunion.

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