Quels sont les produits de premiers recours les plus plébiscités ?

Sur un marché officinal de 45,9 milliards d’euros en 2024 (cumul annuel mobile), 20 % sont générés par les produits de premier recours pour la prévention et le traitement des petits maux du quotidien (mal de tête, douleurs menstruelles…), en augmentation de 2,2 % en un an. La moitié de ces produits sont non prescrits et réalisent 9,14 milliards d’euros de ventes, selon le baromètre 2024 de NèreS, association représentant 25 laboratoires pharmaceutiques, publié le 28 janvier. Les ventes de médicaments à prescription médicale facultative s’élèvent à 2,15 milliards d’euros et se concentrent principalement sur la douleur, le système respiratoire et le système digestif.

Priorité à la vitalité

Les compléments alimentaires ont engrangé 1,8 milliard d’euros. « Le pharmacien reste le canal de distribution largement privilégié par les Français, puisque les ventes ne sont que de 173 millions d’euros en parapharmacie hors Amazon contre 131 millions en magasins bio et 121 millions en parapharmacie de grandes et moyennes surfaces », a analysé Nicolas Grélaud, directeur général de la société OpenHealth. Le marché est dynamique avec une croissance de 6,3 % en un an, portée pour moitié par les segments sommeil/stress, vitalité et système digestif. Une croissance importante est également observée sur les aires du vieillissement pathologique (+ 22,5 %), du système respiratoire (+ 21,1 %) et de la santé de la femme (+ 18 %). Enfin, les ventes de dispositifs médicaux grand public (pansements, préservatifs, tests de dépistage…) se chiffrent à 868 millions d’euros, avec un recul de 2,3 % principalement dû à la régression des autotests du covid-19 (- 23 %).

L’impact durable du Covid-19

L’épidémie de Covid-19 a signé « un avant et un après du premier recours », a souligné Nicolas Grélaud. La forte progression du nombre de visites en pharmacie (13,2 millions de plus en 10 ans), s’est encore accélérée depuis 2020. En 10 ans, le marché du premier recours a augmenté de 2,5 %, passant de 3,6 milliards à 4,5 milliards d’euros. Il est porté par de nombreux lancements de nouveaux produits (près de 96 400), même si la notion d’innovation est à nuancer (modification marginale de produits existants). Le poids du premier recours est plus développé dans les déserts médicaux, où le pharmacien est « le » professionnel de santé de premier recours, d’autant mieux s’il propose les nouveaux services officinaux, téléconsultation (1,6 million d’actes en 2024), dépistage (10,5 millions d’actes hors Covid-19) et vaccination.