Quelles mesures pour surmonter la crise du système de santé ?

Pour sa première prise de parole en public depuis la passation de pouvoir, Geneviève Darrieussecq, la nouvelle ministre de la Santé et de l’Accès aux soins a défini trois priorités – la prévention, l’accès aux soins et la réorganisation hospitalière – lors du CHAM 2024 (Convention on Health Analysis and Management), qui s’est tenue à Chamonix jusqu’au 27 septembre 2024. Sur la prévention, Geneviève Darrieussecq estime « qu’il s’agit d’un sujet qui couvre beaucoup de ministères et beaucoup de politiques ministérielles différentes », citant l’agriculture, le numérique et l’éducation nationale. « C’est beaucoup plus vaste que l’imaginaire que l’on a aujourd’hui par rapport à la prévention ». Si elle reconnaît que « beaucoup de choses ont été réalisées par les ministres jusque-là et par le ministère de la Santé », elle a aussi relevé que d’autres acteurs tels que les mutuelles et les associations mènent des actions de prévention mais qu’il y a « un manque de coordination, de structuration et donc de visibilité. […] Je crois qu’il faut continuer à sortir des silos comme nous l’avons fait pendant la période du Covid-19 où l’hôpital a travaillé avec les libéraux, avec l’hospitalisation privée, les pharmaciens ». Elle a également regretté que les élus locaux ne s’emparent pas assez à son goût des sujets autour de la désertification médicale, comme la fermetures des petites maternités. Elle a assuré qu’elle « s’emploierait à persuader les maires ». 

Une loi de programmation pluriannuelle pour « garantir la pérennité du système »

Parallèlement, au cours de ce week-end, le président de la Croix rouge française, celui de la Fédération hospitalière de France (FHF), de la Mutualité française, ou encore de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), ont écrit une lettre ouverte à la ministre Geneviève Darrieusecq, publiée dans La Tribune dimanche, pour réclamer une loi de programmation pluriannuelle afin de « garantir la pérennité du système ». « Nous, acteurs du système de santé (…) faisons aujourd’hui le constat que, en l’absence d’une vision pluriannuelle des ressources » à consacrer à ce secteur, les politiques publiques de santé « demeurent sans cap ni boussole, prisonnières d’une logique comptable de courte vue », écrivent-ils. Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) doit être présenté en octobre, ils réclament la signature « dans les meilleurs délais » d’un protocole de pluriannualité « sur cinq ans ». Ils plaident pour que « la santé ne soit pas réduite à une simple ligne budgétaire, car c’est avant tout un investissement humain stratégique » et jugent que « la pluriannualité est vitale pour garantir la pérennité de notre système ».