Quatre dossiers chauds de la rentrée pour la pharmacie

© Getty Images

Quatre dossiers chauds de la rentrée pour la pharmacie

Réservé aux abonnés
Publié le 11 septembre 2024
Par Christelle Pangrazzi
Mettre en favori

Pénuries de médicaments, remises sur les biosimilaires, texte en attente de promulgation… Les sujets de rentrée s’amoncellent. Le prochain ministre de la Santé aura-t-il les mains libres pour les traiter ?

La rumeur enfle et désenfle. Les uns misent sur Stéphanie Rist, rhumatologue et députée du Loiret, les autres évoquent Philippe Juvin, chef de service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris et président de la fédération Les Républicains des Hauts-de-Seine. D’autres encore parlent de Laurent Neuder, cardiologue et député de l’Isère. Le nom du prochain ministre tarde. Pourtant, les dossiers sensibles ne manquent pas : saturation des urgences, pénuries de médicaments, déserts médicaux… En cette rentrée instable, quatre sujets majeurs préoccupent les acteurs de l’officine.

Aura-t-on des remises biosimilaires à Noël ?

D’ici 2025, la liste des médicaments biosimilaires devrait s’allonger. Pour autant, les remises associées à ces médicaments seront-elles à la hauteur des espérances ? Si Frédéric Valletoux, ministre de la Santé démissionnaire, s’était engagé sur des montants conséquents, la donne risque de changer avec le futur remaniement politique. « Nous espérons des remises identiques à celles des génériques », souligne Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

Des textes en attente

De nombreux textes, dont les discussions ont été entamées il y a presque un an et demi, sont toujours en attente. « Il faut impérativement finaliser les textes de la loi Rist, notamment sur la vaccination par les préparateurs, le renouvellement des ordonnances à trois mois et la généralisation des Trod », note Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Le prix des médicaments

« Des accords doivent être trouvés avec les industriels pour ne pas baisser le prix des médicaments, notamment matures, et limiter ainsi les pénuries », pointe Philippe Besset. En 2024, 5 000 médicaments étaient en rupture ou en tension d’approvisionnement, mettant la vie des patients en danger et nécessitant 12 heures de travail hebdomadaires supplémentaires pour les officinaux.

Publicité

Remédier à la fragilité du réseau

Le réseau officinal vacille. Si certaines pharmacies tentent des regroupements pour maintenir leur équilibre économique, d’autres tirent le rideau. En 2023, 276 officines ont fermé. En 2024, le chiffre risque d’être bien plus élevé. « Le réseau va mal. Récemment, un des trois gros grossistes français m’a confié avoir eu 1 million d’euros d’impayés en un jour et demi. Il faudra une réelle volonté du futur ministre de la Santé pour nous sortir de cette crise », note Pierre-Olivier Variot.

Sur le même sujet…
UDGPO : « Le tout honoraire serait un suicide pour la profession »
Les baisses de TFR et de prix annulées dix jours après leur entrée en vigueur
Génériques : « À présent aux industriels de jouer le jeu »