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Protéger les médicaments de la chaîne du froid des coupures électriques
Pour faire face au risque de tension sur le réseau électrique cet hiver, l’Etat pourrait décider de couper le courant de manière temporaire et localisée. Même dans les pharmacies, qui ne sont pour l’instant pas exclues des délestages d’électricité. La question du maintien de la chaîne du froid se pose.
L’exécutif n’exclut pas la possibilité de pratiquer cet hiver des délestages afin de soulager le réseau électrique. Les pharmacies n’ont toujours pas l’assurance d’être exemptées de ces coupures ponctuelles (jusqu’à 2 heures par jour) et localisées. Comment éviter alors de perdre les médicaments thermosensibles qui doivent être conservés entre + 2 et + 8 °C ? Pour François Lerouge, pharmacien et directeur commercial de Medifroid, qui revendique équiper d’armoires réfrigérées quelque 19 000 officines en France, « aucune règle n’existe pour le maintien en température ». Selon la météo, la qualité des armoires et l’inertie des contenants, le froid sera conservé plus ou moins longtemps. « L’enregistreur est la seule solution » pour savoir si la bonne température a été respectée, précise-t-il.
Décider de son équipement
Pour la Direction générale de la santé (DGS), le cadre est sans appel : « Les pharmaciens d’officine […], non mentionnés dans la réglementation relative aux usagers prioritaires au titre de l’arrêté du 5 juillet 1990, ne peuvent pas bénéficier du statut d’usager prioritaire. Il leur appartient de ce fait, en cas de délestage électrique, d’assurer par leurs propres moyens la continuité de leurs activités ». De plus, « étant “tenu de prêter leur concours aux actions entreprises par les autorités compétentes en vue de la protection de la santé” (article R.4235-8 du Code de la santé publique), le pharmacien doit s’assurer de la bonne conservation des médicaments […] », précise le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP). C’est donc aux officinaux de s’organiser et de s’équiper d’une armoire réfrigérée médicale, par exemple dotée d’un système de surveillance de la température idéalement en continu, voire d’un groupe électrogène et/ou d’un moduleur pour prendre le relais en cas de coupure. Pour les aider dans leurs arbitrages, ils disposent d’outils comme les « Recommandations de gestion des produits de santé soumis à la chaîne du froid entre + 2 et + 8 °C à l’officine », éditées par l’Ordre, la procédure « Gestion de la chaîne du froid » sur demarchequaliteofficine.fr ou encore le « Précis de réglementation applicable à l’officine » sur le site de l’agence régionale de santé Ile-de-France.
Faire le point avec son assureur
Du point de vue assurantiel, le sujet est plus subtil. D’où l’utilité pour l’officine d’examiner avec sa compagnie les clauses de l’accord concernant un réfrigérateur qui abrite « en moyenne entre 17 k€ et 20 k€ » de marchandises thermosensibles, selon François Lerouge. Ainsi, le titulaire peut vérifier que les conséquences d’une coupure de courant ne sont pas exclues de ses garanties. De fait, « en tant qu’utilisateurs de réfrigérateurs à alimentation électrique, il lui appartient de prévenir la survenance du sinistre, surtout si sa probabilité de réalisation est élevée, par exemple en mettant tout d’abord en œuvre des moyens raisonnables tels que l’adoption d’une installation électrique adéquate (équipée d’un onduleur le cas échéant couplé avec un groupe électrogène) et la vérification du bon fonctionnement du matériel en cas de chute de tension suivie d’un redémarrage de l’alimentation », précise Jean-François Forgeron, directeur du pôle informatique et droit au cabinet Lexing Avocats.
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