Produits de contraste : changement de mains « décontrasté »

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Publié le 10 décembre 2022
Par Fabienne Colin, Anne-Hélène Collin et Yolande Gauthier
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Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 est considéré comme adopté en lecture définitive par le gouvernement, après un cinquième 49.3. La mauvaise surprise tient dans un amendement de dernière minute glissé par le gouvernement, qui prévoit la possibilité d’intégrer aux forfaits techniques versés aux radiologues par l’Assurance maladie les produits de contraste, délivrés aujourd’hui par les pharmacies. En clair, les radiologues achèteraient ces produits en direct. Et l’Assurance maladie profiterait des économies réalisées au passage. Une décision qui a hérissé les syndicats. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) estime la perte de chiffre d’affaires à 290 millions d’euros pour le réseau officinal, alors que l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) s’interroge sur « le risque de falsification et la possibilité pour les cabinets de radiologie de réaliser la sérialisation » et sur « les risques iatrogènes liés à la suppression de l’analyse pharmaceutique avec les autres traitements du patient ». L’amendement en question donne la possibilité à l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) de réaliser tous les trois ans une évaluation des charges et les évolutions tarifaires associées dans le secteur de l’imagerie auprès d’un échantillon de radiologues. Le PLFSS est entre les mains du Conseil constitutionnel.

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