Pharmacies endommagées lors de manifestations : les démarches à entreprendre

© Marc Hallak, pharmacie de l’Etoile, avenue de la Grande Armée, Paris - Capture d'écran BFM TV

Pharmacies endommagées lors de manifestations : les démarches à entreprendre

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Publié le 3 décembre 2018
Par Francois Pouzaud
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Que faire lorsque la pharmacie a souffert de dégâts provoqués par des violences urbaines ?  Afin de pouvoir être indemnisé et faire jouer la garantie pour « Vol et vandalisme », « le pharmacien doit prévenir son assureur dans les plus brefs délais, au maximum dans les 48 à 72 heures, par téléphone ou par mail », recommande Philippe Demolin associé-gérant du groupe CLC Assurances. Dans la foulée, il doit déposer plainte auprès des autorités de police, mais aussi déclarer et chiffrer approximativement les dommages à son assureur, en règle générale, dans les cinq ou dix jours (suivant les contrats) à compter de la connaissance du sinistre. Et penser à faire des photos des différents biens détruits ou dégradés ! 
« Suivant le montant des dommages, l’assureur peut missionner un expert sur place, ce montant dépend des compagnies d’assurance, le seuil de déclenchement va être de 500 € pour les unes et de 1500 € pour les autres, précise-t-il. Il peut également varier en fonction de la garantie, par exemple, à partir de 1500 € pour une vitrine. » 

Autre mesure d’urgence : sécuriser la pharmacie par des mesures de fermeture provisoires : pose d’un bardage en bois en lieu et place de la vitrine brisée, gardiennage, etc., le temps d’effectuer les réparations.   
« Si la pharmacie, suite aux dégradations dont elle a fait l’objet, est dans l’impossibilité de fonctionner pendant un certain temps, son titulaire doit prévenir l’Ordre des pharmaciens et l’Agence régionale de santé (ARS), l’objectif de l’Ordre étant d’intervenir pour ne pas laisser ce confrère dans le désarroi et l’assister dans ses démarches », informe Alain Marcillac, référence sécurité à l’Ordre. A cet effet, l’instance ordinale a mis en place depuis plusieurs années des fiches de déclaration d’agression disponibles sur son intranet.
Le temps d’être indemnisé des pertes subies, le titulaire va devoir faire des avances en trésorerie afin de remettre rapidement la pharmacie en service. « La commission d’entraide et de solidarité de l’Ordre dirigée par Xavier Desmas, trésorier au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), peut apporter un soutien financier aux pharmacies concernées, jusqu’à ce qu’elles soient indemnisées », rappelle Alain Marcillac.

Enfin, pour bénéficier, le cas échéant, de la garantie perte d’exploitation, le pharmacien devra fournir à son assureur la marge brute du dernier bilan ou des quinze derniers jours car c’est sur cette base que se calcule l’indemnité de l’assurance. 

Concernant la tenue d’une éventuelle nouvelle manifestation des Gilets jaunes le 8 décembre dans la capitale, le Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Ile-de-France, sur l’initiative de la présidente du CNOP et du président du conseil central A, a sollicité les autorités compétentes (ministère de l’Intérieur et Michel Delpuech, préfet de police de Paris) afin d’assurer la sécurité des pharmacies et de maintenir la permanence des soins ce jour-là, mais surtout d’éviter que ne se reproduisent les exactions du 1er décembre à l’égard des officines parisiennes.

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