Pénurie de médicaments : quel sera le rôle de la toute nouvelle Alliance européenne ?

Aujourd’hui, 60 % à 80 % des principes actifs de nos médicaments proviennent d’Asie, principalement d’Inde et de Chine. La crise sanitaire a agi comme un détonateur : l’ensemble des acteurs de la Santé ont pris conscience de la nécessité d’en finir avec cette dangereuse dépendance. Mercredi 24 avril, une Alliance européenne du médicament a vu le jour. Objectif : réindustrialiser et chercher des solutions pour en finir avec les dangereuses pénuries de médicaments.

8 Etats membres mais sans l’Allemagne et l’Irlande

A l’occasion du lancement de l’Alliance européenne, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie a présenté un manifeste en faveur d’un plan d’investissement coordonné pour faciliter les relocalisations. Plusieurs Etats membres ont d’ores et déjà indiqué être en soutien de la démarche française : Pays Bas, Grèce, Italie, Hongrie, Malte, Slovaquie, Chypre, Roumanie. Las, l’Allemagne et l’Irlande, parmi les plus gros producteurs de médicaments européens ne sont pas signataires.

Des actions communes et une course à la relocalisation

Le manifeste insiste sur la nécessité de prendre des actions coordonnées au niveau européen pour la relocalisation de médicaments matures. Des instruments de soutien économique appropriés sont à l’étude. Parmi eux, un projet important d’intérêt européen commun (PIIEC). Ciblé sur les capacités de production de médicaments critiques, il permettrait, par exemple, de soutenir des projets de relocalisation ambitieux sur des segments pour lesquels la fabrication européenne n’est pas viable sans une aide publique significative.