Opération avortée entre la CPAM 95 et Leclerc : un malaise révélateur

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Opération avortée entre la CPAM 95 et Leclerc : un malaise révélateur

Publié le 30 juillet 2025 | modifié le 15 août 2025
Par Hakim Saleck

Une opération de prévention envisagée entre la CPAM 95 et une parapharmacie Leclerc a été annulée après avoir suscité la colère des officinaux, révélant des tensions persistantes entre terrain et institution.

Dans le Val-d’Oise, une tentative de partenariat entre la CPAM 95 et une parapharmacie Leclerc a mis le feu aux poudres en pleine période de tensions entre les pharmaciens et l’Assurance maladie. Prévue pour soutenir une campagne de prévention, l’initiative a été annulée après l’intervention de Nathalie Arnoux, présidente de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France du département.

« Ma première réaction a été l’indignation. J’ai eu le sentiment d’un coup de poignard dans le dos, et j’ai utilisé ces mots-là face à la direction de la caisse », nous relate-t-elle. « Cette opération était mal pensée sur toute la ligne : le moment, le lieu, l’enseigne. Et surtout, elle tombait au plus mauvais moment pour la profession. »

Dans un contexte national de crispation, marqué par des désaccords sur la rémunération des nouvelles missions ou sur la place des pharmaciens dans les politiques de santé, cette décision locale a ravivé le sentiment d’un manque de reconnaissance. « Au niveau départemental, nous avons des échanges constructifs avec la CPAM, même dans les dossiers conflictuels. D’où ma surprise. »

Une crise qui resserre les liens

L’incident a toutefois été rapidement désamorcé : « J’ai eu droit aux excuses de la directrice dans la soirée même », affirme notre interlocutrice La fédération départementale redoutait surtout un signal politique négatif. « Si cela avait été perçu comme une façon pour la CPAM de contourner les pharmaciens mobilisés ou en grève, et de se tourner vers des structures commerciales plus dociles, cela aurait été extrêmement mal vécu », prévient-elle.

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Pour Nathalie Arnoux, cette affaire rappelle que la qualité des relations institutionnelles locales dépend avant tout des personnes en présence. « Quand vous êtes en commission paritaire de la Sécurité sociale et qu’autour de vous, vous avez des gens qui veulent bien avancer, au niveau institutionnel, ça se passe bien. Quand vous avez des personnes qui n’ont pas envie, qui sont technocratiques, et qui n’écoutent pas ce qui remonte du terrain, c’est difficile et ça n’avance pas », conclut la Présidente.