Mille feuilles

Exquise esquisse

Du choléra à la tuberculose, en passant par la syphilis ou le tétanos, les tableaux qui ponctuent cet ouvrage sont autant de jalons posés entre le xv^e et le xx^e siècle destinés à faire découvrir l’art et la médecine. L’auteur, clinicien hospitalier spécialiste en médecine interne et membre de la Société internationale d’histoire de la médecine et du Collège international de recherche en histoire de la médecine et de la santé, montre à quel point les peintres ont toujours su témoigner de la lutte de l’homme face à la maladie.

Regards de peintres sur la médecine, Eric Marsaudon, éditions Fage, 208 pages, 38 €

Garde à vous !

C’est en écrivant son précédent ouvrage sur l’Institution nationale des Invalides, dont la construction a été ordonnée par Louis XIV pour accueillir les blessés de guerre, que l’autrice, Elisabeth Segard prend conscience de la richesse des découvertes et avancées scientifiques de la médecine militaire. Ce même monarque fonde en 1708 le Service de santé des armées. Si les combats sont pourvoyeurs de multiples blessures, ils stimulent l’inventivité des soignants pour préserver et réparer l’outil de travail du soldat. La médecine de guerre est, de fait, très pointue dans certaines spécialités : la traumatologie, la prévention des maladies infectieuses ou encore la psychiatrie. Et bien souvent, ces découvertes profiteront au monde civil. Les greffes, les prothèses ou les ambulances sont connues pour être nées sur les champs de bataille. L’autrice consacre un chapitre aux trésors de l’armoire à pharmacie militaire. De la quinine à la pénicilline, de la création de la pharmacie centrale à la rédaction du Codex, la pharmacie civile doit beaucoup à sa pratique militaire. Mais pour offrir cet ouvrage ponctué d’anecdotes, il faudra encore patienter jusqu’à sa publication prévue le 1^er février 2023. En attendant, vous pouvez disposer.

Allons médecins de la patrie… Ce que la médecine civile doit à la médecine militaire, Elisabeth Segard, éditions du Rocher, 222 pages, 21,90 €

Viser la lune

« J’ai appris tout à l’heure que demain, peut-être, je finirai étouffé par les fesses d’un mouflet bouché. Est-ce que vous pourriez m’aider ? » Paul, le suppositoire laxatif, ne rêve que d’une chose : sentir le parfum des roses. Et il a bien compris que ce n’était pas vraiment sa destinée… Alors « Popo », comme l’appellent ses amis, s’échappe dans l’espoir d’une vie meilleure. L’histoire, joliment illustrée, se déroule au rythme de blagues scatologiques et pharmaceutiques, pour s’achever sur une morale nietzschéenne un brin angoissante : « On devient ce que l’on est. » On ne sait pas très bien si l’histoire est destinée au jeune public (le livre est proposé dès l’âge de 3 ans) ou aux adultes plus aptes à comprendre les jeux de mots d’Alex Vizorek, humoriste et coauteur du livre avec Caroline Allan, mais il fera sans doute sourire les âmes enfantines et réveillera quelques souvenirs de blagues de potard !

L’histoire du suppositoire qui voulait échapper à sa destinée, Alex Vizorek et Caroline Allan, éditions Michel Lafon, 37 pages, 12,95 €