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Les officines résistent malgré la crise
En dépit de la conjoncture, les pharmacies rurales s’efforcent de relever la tête. C’est ce que démontre la dernière enquête de l’Association de pharmacie rurale (APR).
la dématérialisation des ordonnances
La pharmacie rurale n’est pas coupée du monde, loin de là. D’après l’enquête annuelle de l’Association de pharmacie rurale (APR) menée auprès de 214 officines, elles sont 62 % à être équipées de scanners en 2011, alors que le taux d’équipement en la matière n’était que de 34 % l’année précédente.
Les nouvelles missions mises en œuvre
Dans les campagnes, les pharmaciens ont un attrait particulier pour les nouvelles missions, puisqu’ils sont 90 % à vouloir s’investir dans l’éducation thérapeutique et 78 % disposent déjà d’un espace de confidentialité dans leur officine.
Méfiance sur la PDA
La préparation des doses à administrer (PDA) suscite moins d’enthousiasme en l’absence de décret, puisque seulement 8 % de pharmacies rurales la mettent en œuvre dans le cadre de la fourniture aux EHPAD.
La fourniture à ces établissements est d’ailleurs présente chez 51 % des officines interrogées, leur permettant de réaliser 7,2 % de leur chiffre d’affaires (95 000 euros en moyenne).
Des formations à la disposition des équipes
La volonté de relever les défis de la profession est manifeste puisque 88 % des titulaires et des équipes suivent des formations.
Réalistes sur la situation économique
Les officines rurales, lorsqu’elles sont confrontées à un chiffre d’affaires faible et en déclin, prônent le rachat ou le regroupement (64 %) et même le rendu de licence (47 %). Mais, dans pareille situation économique, 86 % refuseraient de céder leur officine à un non pharmacien. Néanmoins, un sur quatre vendrait son officine à l’offre la plus intéressante, même si elle devait émaner de non-pharmaciens.
Touchés par la désertification médicale
La situation sur le front de la désertification médicale se dégrade. Le nombre de médecins dans la zone de chalandise d’une officine rurale est en moyenne de 4,5. Il devrait chuter à 3,4 dans cinq ans. Principale conséquence ? La distance entre l’officine et le cabinet médical va passer de 830 mètres à 1,9 kilomètre. L’isolement entre ces deux professionnels de santé conduira les patients à parcourir jusqu’à 20 kilomètres pour se rendre chez eux, contre 15 actuellement.
Les avis sont partagés sur le regroupement des médecins dans un pôle de santé. Il serait bénéfique pour 36 % des pharmaciens, dommageable pour 26 % et sans effet pour 24 %.
L’emploi subit un trou d’air
Seulement 5 % (4 % en 2010) des titulaires sont demandeurs de diplômes de pharmaciens et 6 % de préparateurs (3 % en 2010). Pire : 37 % des pharmaciens indiquent que la conjoncture économique a déjà eu un impact sur la gestion de leur personnel (licenciement ou non remplacement).
En cas de réduction ou de limitation des effectifs, les titulaires assurent eux-mêmes le complément d’heures de présence nécessaire. Tout cela milite pour l’association. Dans ce cas de figure, en moyenne, le premier associé travaille 49 heures par semaine et prend 4,12 semaines de vacances par an et le second 43 heures et 5,9 semaines de vacances.
La contention veineuse a le vent en poupe
Les activités développées par les officines rurales connaissent des fortunes diverses, avec des évolutions à la baisse qui dominent sur le médicament remboursable (47,69 % des cas) et la parapharmacie (43,06 %).
Les activités stables concernent l’orthopédie (45,37 % des officines), le MAD/HAD (43,52 %), l’homéopathie (46,76 %), le médicament conseil et grand public (42,13 %) et les produits vétérinaires (52,31 %) dont le développement est contrarié par le défaut de présentation d’ordonnances vétérinaires (un reçu par mois à l’officine). La contention veineuse est citée comme le seul marché en progression par une large majorité des sondés (66,6 %).
Enfin, sur le générique, les pharmaciens ruraux, qui atteignent en moyenne 79,1 % de substitution, pensent que le marché peut progresser, mais dans le choix des leviers d’action, seulement 43,4 % sont favorables au paiement à la performance.
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