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Publié le 17 mars 2018
Par Francois Pouzaud
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Allez-vous regretter les « marques ombrelles », qui permettaient de vendre des dispositifs médicaux sous un nom connu de médicament ?

Jocelyne Flori Guignen (Ille-et-Vilaine)

L’amalgame instauré par les marques ombrelles est dicté uniquement par des considérations économiques et marketing, mais sur le plan déontologique, c’est très discutable. Je suis contre l’utilisation d’un même radical pour désigner le nom de différents produits de santé d’un même laboratoire, avec ou sans AMM, car cela fait courir un risque de confusion, de mésusage et d’erreurs d’utilisation pour le patient. Les préfixes ou suffixes utilisés pour les dispositifs médicaux sont souvent très discrets au niveau des couleurs et des polices de caractères, semant ainsi le doute. Il y a vingt ans, les marques ombrelles n’existaient pas et on s’en passait très bien.

En rangeant sous le même nom des médicaments bien connus et des dispositifs médicaux, les laboratoires ont introduit la confusion dans l’esprit du consommateur qui appréhende mal les différents statuts de produits en pharmacie. La suppression des marques ombrelles, en particulier entre une spécialité pharmaceutique et un dispositif médical, va clarifier les choses et éviter les mésusages, outre le fait que les laboratoires ne pourront plus jouer sur les deux tableaux. Dans un sens comme dans l’autre, le patient pouvait utiliser un produit qui n’était pas adapté à son cas. En pensant prendre le principe actif du médicament d’origine, le patient risque d’avoir une automédication insuffisamment efficace. Tandis que la confusion inverse l’expose au risque d’effets secondaires.

Patrice Vigier, Marquette-Lez-Lille (Nord)

Les marques ombrelles ont servi de porte d’entrée pour les dispositifs médicaux en GMS, en leur donnant l’apparence de médicaments. Je ne vais donc pas m’offusquer de leur disparition. Elles ont aussi ouvert la porte à beaucoup d’excès, au détriment du patient. Récemment, la DGCCRF a pointé un dispositif médical présenté pour combattre les cystites aiguës et dont l’efficacité n’était pas prouvée. Par ailleurs, des produits ont changé de statut, passant du statut de médicament à celui de dispositif médical, pour sortir du monopole tout en profitant de la notoriété de la marque. Lorsque je fais un conseil, ce qui m’intéresse, c’est la formule du médicament, pas la marque. Il faut se battre, non pas pour le dispositif médical, mais pour pouvoir disposer d’un arsenal de médicaments conseil efficaces plus étoffé.

Pierre Brémond, Banon (Alpes-de-Haute- Provence)

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