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Publié le 6 avril 2019 | modifié le 24 septembre 2025
Par Francois Pouzaud
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Délivrez-vous régulièrement des tire-lait ?

Vincent Méneux, Clisson (Loire-Atlantique)

J’ai un parc de cinq tire-lait à l’officine et j’en loue autant chez mon prestataire de MAD (maintien à domicile) et location de matériel médical. Les locations tournent donc au minimum à raison de 4 par mois et au maximum de 10 par mois. Les périodes de location sont en général assez longues, de 3 mois à 1 an. Les baisses tarifaires, j’y suis habitué. Pour les tire-lait, avec l’encadrement de leur durée de location et le forfait de mise à disposition de 30 €, la pharmacie perd de l’argent au bout de trois mois. Comme je sous-traite 50 % de mes tire-lait, une baisse du tarif de location de mon fournisseur serait la bienvenue. A la vente, je trouve le prix de 1 200 € de certains tire-lait tout simplement honteux. Si ces baisses tarifaires pouvaient mettre sur le tapis certaines pratiques de prestataires de soins à domicile, ce serait bien. Car ils n’ont aucune déontologie, aucune obligation et démarchent les patients sur leur lit d’hôpital.

Jean-Marc Leder, Paris

J’ai en propre deux tire-lait, et si cela ne suffit pas, j’en loue chez mon répartiteur. Leur location a un caractère régulier mais, en volume, c’est marginal. Les changements de prix et de conditions de prise en charge de ce dispositif médical ne font pas partie de mes préoccupations prioritaires. La baisse tarifaire est donc à relativiser, elle est sans commune mesure avec une baisse de prix qui frapperait des boîtes de Doliprane. Les fonctionnaires qui décident de nos prix sont des incompétents, je ne sais pas où ils veulent en arriver en tirant de tous les côtés. Tout ce qu’ils savent faire, c’est casser la pharmacie, comme le font également les pharmacies discounts en faisant du dumping sur les prix et les volumes.

Delphine Chadoutaud, Orsay (Essonne)

J’ai une dizaine de tire-lait car ma pharmacie est installée à côté d’une maternité. La révision tarifaire et des conditions de prise en charge des tire-lait est très dommageable si l’on prend le temps de bien faire les choses. J’ai envoyé une adjointe à une formation sur l’allaitement proposée par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS). Dans ma pharmacie, une femme avec une prescription de tire-lait est reçue en salle d’orthopédie. Entre la vérification de la taille du mamelon pour le choix de la téterelle, la remise de documents à la maman, les explications sur l’allaitement, elle y passe une demi-heure. Si l’on rapporte la marge au temps passé, on constate que l’on fait œuvre de charité. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre ! Pour réussir le virage de l’ambulatoire et garantir des soins de qualité à domicile, le gouvernement doit se donner les moyens de ses ambitions. Et faire en sorte que notre service soit correctement rémunéré.