Le SN2P tire la sonnette d’alarme

« Nous constatons des difficultés persistantes concernant la prise en charge des préparations magistrales, notamment dans les cas de rupture d’approvisionnement ou pour le traitement de pathologies rares », s’inquiète Gurvan Helary, président du Syndicat national de la préparation pharmaceutique (SN2P). Pour faire face à la situation, son organisation a adressé le 18 juin dernier un courrier aux Caisses primaires d’assurance maladie (CPAM), à la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), à l’Ordre national des pharmaciens, aux ordres régionaux ainsi qu’aux syndicats de pharmaciens.

Le SN2P dénonce des rejets infondés, les caisses d’assurance maladie invoquant fréquemment des « anomalies présumées » ou des « dépenses injustifiées », même lorsque les prescriptions respectent les critères légaux et thérapeutiques de prise en charge. Il pointe aussi les cas de rupture ou de tensions d’approvisionnement. Lorsqu’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) ou « non MITM » habituellement pris en charge est concerné, même en l’absence de recommandation de l’ANSM*, l’apposition par le prescripteur de la mention « prescription à but thérapeutique en l’absence de spécialités équivalentes disponibles » doit suffire à garantir le remboursement, martèle le syndicat. Pourtant, certaines caisses ont pu refuser la prise en charge de préparations d’amoxicilline, de flécaïne ou de prednisone, au motif « fallacieux et juridiquement infondé » d’une absence de « rupture de stocks », alors même que l’ANSM parle indifféremment de « pénurie », de « tension d’approvisionnement » ou de « rupture ».

Le SN2P espère que cette clarification mettra fin aux « dérives » et aux « irrégularités abusives », et attend des « correctifs immédiats » de la part des caisses, notamment pour les patients atteints de maladies rares pour qui les préparations magistrales sont souvent « incontournables ».