Le projet de e-notice divise les pharmaciens

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Le projet de e-notice divise les pharmaciens

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Publié le 18 avril 2025
Par Sana Guessous
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Apposer un QR code sur les boîtes de médicaments pour renforcer l’information destinée aux patients : bonne ou mauvaise idée ? Les syndicats de pharmaciens, qui participent à ce projet de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), sont partagés sur la question.

L’expérimentation autour de la dématérialisation des notices de médicaments, lancée il y a un an par l’ANSM dans le cadre d’un projet européen, « n’a pas vocation à supprimer les notices papier pour les médicaments vendus en ville », rassure Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « L’idée, c’est de supprimer la notice papier à l’hôpital où elle n’est pas utile, dans la mesure où ce sont les soignants qui distribuent les médicaments », ajoute-t-il. Pour lui, un QR code permettrait de régulièrement mettre à jour les informations contenues dans la notice papier. Ce code-barres contiendrait également des vidéos visant à « promouvoir le bon usage des médicaments », assure l’ANSM.

Pas de suppression en ville

« Comme pour la carte Vitale et son appli, la notice papier et le QR code vont coexister, probablement pendant une vingtaine d’années », estime Philippe Besset. Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), rien n’est moins sûr. « Nous ne sommes pas à l’abri de nous voir imposer des boîtes sans notice papier après l’expérimentation et de voir ainsi notre travail complexifié », explique le pharmacien, qui craint aussi que « des patients sans smartphone ou n’ayant pas accès à ce genre de fonctionnalités soient mis de côté. »

« Je m’inquiète aussi de la facilité que donne cette dématérialisation aux industriels pour réorienter les médicaments ailleurs qu’en France. Aujourd’hui, si on veut envoyer une boîte de médicament française aux États-Unis, il faut changer la notice papier. Avec la e-notice, ce sera beaucoup plus facile et rapide », assure le président de l’USPO. Quelque 450 médicaments sont concernés par cette expérimentation à l’hôpital et 173 en ville. Les vidéos sur le bon usage concernent quatre classes thérapeutiques : le paracétamol (formes orales sèches), les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), les contraceptifs oraux et les statines.

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