Le coût de l’effort

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Publié le 12 octobre 2024
Par Audrey Chaussalet
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Avec 40 milliards d’euros d’économies envisagées pour enrayer la spirale infernale des dépenses publiques, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 s’annonce comme l’un des plus sévères de la Ve République. Présenté ce jeudi 10 octobre en conseil des ministres, avec un retard de neuf jours sur le calendrier constitutionnel, que réserve-t-il à la médecine de ville ? Dans ce contexte où il sera beaucoup question de se serrer la ceinture, il va d’abord falloir trouver des solutions pour financer la hausse du prix de la consultation chez le généraliste, qui passera à 30 €, contre 26,50 € actuellement, dès le 1er décembre prochain. Parmi les pistes évoquées par le gouvernement de Michel Barnier, un abaissement de 70 à 60 % du montant des remboursements de la Sécu sur les consultations médicales. La part des complémentaires passerait alors de 30 à 40 %. Si ce système était adopté, sur une base de 30 €, la part des mutuelles monterait à 12 €, contre 9 € auparavant. Au risque que les mutuelles santé augmentent leur tarif. Et quid des 2,5 millions de personnes qui n’ont pas de complémentaire santé ? Au comptoir, les discussions sur les restes à charge, en plus de celles sur les pénuries de médicaments, vont aller bon train ! L’autre mesure suggérée par le gouvernement, pas plus « politiquement correcte », est de faire davantage contribuer tout ou partie des 12 millions de patients en affection longue durée. La performance du système de santé pourrait s’en trouver amoindrie. Mais celle exigée de la part des pharmaciens pour mettre en place des missions de compensation, accrue.

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