La pharmacie joue sa dernière carte

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Publié le 13 septembre 2014
Par Francois Pouzaud
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Réuni en séance le 24 juillet dernier, le Sénat a adopté les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, dont le fameux article 20 qui interdit les remises, rabais et ristournes à tous les ayants droit pour les antibiotiques, sans distinction. « Ce texte introduit une distorsion de concurrence injustifiée contre le pharmacien alors qu’il n’est pas le prescripteur, il ne vise qu’à protéger l’économie des vétérinaires », déplore Jean-Marc Bénaiche, administrateur de l’Union nationale pour la pharmacie vétérinaire d’officine (UNPVO). On est, en effet, loin des préoccupations de santé publique. Preuve en est, la rumeur a couru que la loi serait applicable le 1er août. Conséquence : les achats d’antibiotiques par les vétérinaires ont augmenté en juillet de plus de 58 % pour les ruminants et porcins et de plus de 57 % pour les volailles, selon l’Association interprofessionnelle d’étude du médicament vétérinaire.

La saisine du Conseil constitutionnel

Le projet de loi sera définitivement adopté si l’Assemblée nationale entérine ces mêmes conclusions dans les prochains jours. Même si 1 % seulement des antibiotiques vétérinaires sont vendus en officine, Jacky Maillet, président de l’Association nationale de la pharmacie vétérinaire d’officine (ANPVO), entend déposer une saisine devant le Conseil constitutionnel pour faire retoquer cet article. Par ailleurs, il cite aussi une autre mesure qui autoriserait la vente des médicaments vétérinaires non listés en GMS dans le cadre de la déréglementation.

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