Bayrou veut économiser 5,5 milliards via les franchises et les ALD 

© Getty Images

Bayrou veut économiser 5,5 milliards via les franchises et les ALD 

Publié le 15 juillet 2025 | modifié le 16 juillet 2025
Par Christelle Pangrazzi
Mettre en favori

« Responsabiliser les patients », alléger les dépenses de santé : tel est le cap fixé par François Bayrou. Le Premier ministre a annoncé, mardi 15 juillet, un objectif de 5 milliards d’euros d’économies annuelles sur les dépenses sociales, principalement à travers un durcissement des franchises médicales et une révision du régime des affections de longue durée (ALD).

« Nous devons rendre le coût de la santé plus concret pour nos concitoyens », a justifié le chef du gouvernement en conférence de presse. Première mesure phare : le doublement du plafond annuel des franchises sur les médicaments, qui passerait de 50 à 100 euros par patient.
« Chaque fois que nous achetons une boîte de médicaments, nous en payons une partie », a-t-il rappelé, sans préciser si cette mesure concernerait également les autres actes soumis à franchise (consultations, transports sanitaires).

Fin des remboursements « hors lien » avec les ALD

Deuxième levier d’économies : un recentrage des ALD sur les soins strictement liés à la pathologie. Concrètement, les médicaments sans lien direct avec l’affection concernée ne seront plus remboursés à 100 %, et certains patients pourraient même sortir du dispositif.
« 20 % des Français sont en ALD contre 5 % en Allemagne, et je ne crois pas que les Français soient en plus mauvaise santé que les Allemands », a souligné François Bayrou, pointant un usage jugé excessif du dispositif.

Contrôle renforcé des arrêts maladie prolongés

Le Premier ministre a également dénoncé une « dérive des arrêts maladie », citant des contrôles ayant révélé que 50 % des arrêts de plus de 18 mois n’étaient plus justifiés. Il propose d’assouplir le retour au travail après un arrêt court, sans passage obligatoire devant la médecine du travail, une mesure destinée à compenser la pénurie de médecins du travail.
« C’est au médecin généraliste ou spécialiste de décider de la reprise, sauf en cas de maladie professionnelle ou d’accident du travail », a-t-il précisé.

Publicité

Si l’ensemble des mesures reste à détailler, le gouvernement semble vouloir s’inscrire dans le sillage du plan d’économies de 3,9 milliards proposé par l’Assurance maladie le 24 juin.

Sur le même sujet…
UDGPO : « Le tout honoraire serait un suicide pour la profession »
Les baisses de TFR et de prix annulées dix jours après leur entrée en vigueur
Génériques : « À présent aux industriels de jouer le jeu »