Grèves : ces pharmacies qui trinquent depuis une semaine

Depuis le début de la grève contre la réforme des retraites, le 5 décembre, les commerces de la capitale commencent aujourd’hui à accuser le coup et voient leurs chiffres d’affaires subir les conséquences d’une semaine de galère. A l’image de la pharmacie de la gare Saint-Lazare qui reçoit, en temps normal, entre 800 et 1 000 clients par jour. « Le 5 décembre, je n’ai jamais vu la gare aussi déserte, la pharmacie a servi une centaine de personnes », raconte Xavier Bouillè, co-titulaire de cette officine. Depuis ce jeudi noir, journée morte, les voyageurs et les habitués de la gare parisienne reviennent mais s’arrêtent beaucoup moins à la pharmacie. « Vendredi et samedi derniers nous avons réalisé un quart de notre chiffre d’affaires journalier, la moitié lundi et mardi, et mercredi, un tiers seulement », déplore ce titulaire.

Même constat à la pharmacie Saint-Lazare, située à 5 minutes de la gare. « Nous avons perdu environ 30 % de chiffre d’affaires, on voit passer les gens à grands pas devant la pharmacie mais ils ne prennent pas le temps d’entrer », témoigne une adjointe.

Entre les grèves du printemps dernier, les manifestations des gilets jaunes beaucoup moins impactantes sur le chiffre d’affaires car se cantonnant aux week-ends, Xavier Bouillè vit une année 2019 critique. Il estime la perte cumulée de chiffre d’affaires d’environ 250 000 euros qui ne sont pas couverts par les assurances.

« Les commerçants de la gare Saint-Lazare ont adressé une réclamation au bailleur des lieux pour demander une réduction de leurs loyers qui sont indexés sur leur activité, au moins sur la part correspondant à la période de grève », indique Xavier Bouillè. Mais ce pharmacien ne se faire guère d’illusion quant à la réponse du bailleur.