Fraudes : recrudescence de fausses ordonnances en Haute-Vienne

Depuis 6 mois les pharmaciens de Haute-Vienne sont en alerte. Un trafic de fausses ordonnances touche l’ensemble du département. « Nous détectons 2 à 3 ordonnances par semaine », note Marion Lemaire, co-présidente de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France pour le département. Parmi les détournements les plus fréquemment répertoriés la prégabaline ou les codéinés. « La plupart du temps, ces médicaments sont détournés de leur usage pour servir de stupéfiants. Ils peuvent être aussi revendus au marché noir et partir vers des pays étrangers. », souligne Marion Lemaire. En effet, depuis cinq ans, le trafic de médicament a pris un essor considérable. En 2018, Interpol estimait le trafic de médicaments 10 à 20 fois plus lucratif que celui de l’héroïne !

Des signaux d’alerte

Certains signaux désormais bien connus des pharmaciens peuvent toutefois mettre la puce à l’oreille. « Il s’agit de l’absence de carte Vitale, de la volonté de payer les médicaments directement, de fautes d’orthographe ou de posologies douteuses », poursuit la pharmacienne. Des détournements similaires à ceux observés en Haute-Vienne avaient été identifiés quelques mois auparavant en Corrèze.

Un travail de veille non récompensé

Las, cette veille de la fraude demande de nombreuses heures de travail hebdomadaires supplémentaires aux pharmaciens. « Il n’est toujours pas récompensé et si nous avons le malheur de nous tromper nous payons les pots cassés en payant des indus », s’agace la pharmacienne.