Feriez-vous grève contre les appels d’offres pour les génériques que prévoit le PLFSS ?

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Publié le 29 octobre 2022
Par Francois Pouzaud
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Louis Bosson, cotitulaire avec un associé en centre-ville de Montélimar (Drôme), emploie 6 salariés. Groupement : GIE du mont Rachas ; syndicat : USPO.

Si le gouvernement n’avait pas annoncé le retrait de l’article 30 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, j’aurais bien évidemment suivi l’appel à la grève des syndicats pharmaceutiques. Une telle mesure entraînerait des ruptures de stock encore plus fréquentes qu’aujourd’hui au détriment des patients. Ces derniers seraient exposés à des changements récurrents de marques de générique pour leur traitement, au gré des résultats des appels d’offres. L’impact serait également très fort sur l’économie de l’officine qui dépend beaucoup du médicament générique. Raison pour laquelle il faudrait trouver une solution pour détacher la rémunération de la pharmacie des remises génériques, qui soit dans le même esprit que l’avenant 11 de 2017 qui l’a désensibilisée des baisses des prix des médicaments.

OUI

Pierre Aubert, titulaire en centre-ville de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), emploie 5 salariés dont 2 adjoints. Groupement : Suprapharm ; syndicat : FSPF.

Sans les remises sur les génériques, la pharmacie est morte. Je n’hésiterais pas à faire grève si l’exécutif nous les confisquait. Deux jours après la grève nationale des pharmaciens du 30 septembre 2014 pour manifester contre l’ouverture du capital à des capitaux extérieurs à la profession, j’avais reçu la visite d’un délégué de la préfecture venu me rappeler mes obligations de service public et recueillir ma signature qui m’engageait à ne pas faire la grève des gardes. Si les appels d’offres étaient mis en place, il y aurait des ruptures tous les 15 jours et des mécontents dans la patientèle à qui on proposerait un autre médicament, payant. La situation des ruptures est devenue spectaculaire, on n’arrive même plus à satisfaire les demandes de Doliprane !

OUI

Claire Boulanger, titulaire en milieu semi-rural à Leers (Nord), emploie 6 salariés dont 2 adjoints. Groupement : Pharmacyal ; syndicat : aucun.

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Le 30 septembre 2014, la profession, unie, avait manifesté dans la rue pour sauvegarder son indépendance. Je suis de nouveau prête à faire grève s’il y a une cohésion de tous les pharmaciens contre les appels d’offres, dans l’intérêt aussi des patients. A l’hôpital, cela ne passe pas très bien car ils se font au détriment des patients hospitalisés. Les appels d’offres, c’est contraire à l’exigence de stabilité de délivrance souhaitée notamment pour les patients âgés, inscrite dans notre nouvelle rémunération sur objectifs de santé publique « Bon usage des produits de santé » (ex-génériques). Les changements de médicaments risquent d’entraîner des confusions dans la prise des traitements et de nuire à l’observance. Sur le plan économique, ces procédures risquent de mettre en péril les petites officines avec une faible trésorerie.

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